" DragRace France " : une autre télévision est possible ?
" DragRace France " : une autre télévision est possible ?
Ce billet, co-écrit avec Mathis Aubert Brielle, est une critique politique de l’émission " DragRace France ". Il présente la façon dont cette émission s’approprie les codes de la téléréalité pour s’éloigner du genre en matière de contenu et de vision du monde promue.
Cet été, une nouvelle émission " de divertissement " a fait son entrée dans le " paysage télévisuel " français, qui en est déjà très encombré. Il s’ag" it de " Drag Race France ", une adaptation du show états-unien " RuPaul’s Drag Race ", qui a connu une popularité internationale importante depuis sa diffusion par la plateforme " Netflix ".
À première vue, " rien de nouveau sous le soleil ". Encore un concept dans la veine " télé-réalité ", importé des Etats-Unis, produit de surcroît par " Endemol ", le mastodonte du " divertissement " qui nous a donné " Loft Story ", " Star Academy ", " La Ferme Célébrités " ou encore " Secret Story ".
Mais justement, " Drag Race France " se singularise, à la fois vis-à-vis de ses prédécesseurs dans la " télé-réalité " autant que de sa grande sœur américaine.
L’émission reprend pourtant tous les codes traditionnels du genre qui a conquis l’ensemble du " divertissement télévisuel " : la télé-réalité.
Il s’agit d’une compétition entre onze " drag-queens ".
Chaque semaine, elles s’affrontent dans des épreuves à l’issue desquelles l’une d’entre elles est éliminée. Elles sont filmées, non seulement lors de leurs performances, mais aussi quand elles se préparent, ou simplement discutent entre elles dans “ l’atelier ” qui reprend le concept de la villa dans laquelle les participants à ces émissions sont traditionnellement enfermés ensemble.
Tout au long de l’épisode, on peut voir les compétitrices commenter chacune leur tour ce qui se passe, face caméra, à la manière du célèbre “ confessionnal ” des " reality shows ". Le tout est monté par la production de manière à " scénariser " l’épisode dans un style outrancier, faire des participantes de véritables personnages, créer des émotions pour le téléspectateur ou des " effets de surprise ".
Mais l’intérêt de l’émission réside dans le fait qu’il reprend les codes hyper efficaces de la " télé-réalité " pour en faire un objet plus intéressant et même parfois diamétralement opposé à la plupart des productions du genre.
D’abord, il rompt frontalement avec la culture du vide promue dans beaucoup d’émissions populaires. Du " Loft "à " Secret Story ", en passant par " les Anges de la Téléréalité ", il s’agit pour les candidates et candidats de devenir très rapidement riches et célèbres sans rien produire, sans rien proposer d’autre qu’eux mêmes.
La richesse oisive, démonstrative et sans lien aucun ni avec le travail, ni avec une utilité sociale est érigée en modèle de réussite avec la " starification " des candidats.
La récente polémique lancée par " Booba " et reprise dans la presse - notamment un dossier dans " Libération " - sur les fraudes commises par les “ influenceurs ” issus de la " télé-réalité " illustre bien cette logique poussée à l’extrême : utiliser sa célébrité pour vendre tout et n’importe quoi, surtout des mensonges, et surtout, surtout, rester riche.
Ce modèle diffusé dans des " divertissements populaires " convient bien au « néolibéralisme ». Il reproduit l’enrichissement injustifié de ses milliardaires et même le légitime : si Nabilla a le droit d’être riche et méchante, en escroquant des gens et sans payer d’impôts, pourquoi pas Bernard Arnault ?
" Drag Race France " n’est pas " là dedans ".
Son contenu n’est pas vide.
Au contraire, l’émission présente " un art ". C’est un " art populaire ", issu de la marginalité " queer " : le " drag ".
Car une " drag queen " ce n’est pas " un homme qui se déguise en femme " tout comme un " drag king " n’est pas une femme qui se déguise en homme.
Le " drag " est un art pluridisciplinaire, basé sur la volonté de jouer des stéréotypes de genre. C’est un genre théâtral qui incorpore beaucoup d’autres pratiques artistiques comme la danse, la musique, le maquillage ou la couture.
Les défis de l’émission présentent ainsi des performances dans ces différents domaines. On peut y voir de la très bonne comédie (la plupart des concurrentes n’ont rien à envier de certains " noms " de la comédie actuelle…), des marionnettes, de l’écriture de " scénettes " ou de chansons, de la danse et bien sûr de la couture avec un défilé dans chaque épisode.
Souvent, ce qui est présenté est d’une qualité impressionnante.
" Drag Race France " est donc d’abord une émission culturelle de télévision de bon niveau.
L’intérêt du genre " téléréalité " se manifeste dans le fait que l’on ne voit pas que les performances, mais aussi leur préparation. Cela permet au téléspectateur de se rendre compte que tout art, toute création est aussi un « artisanat », un travail qui fait appel à des techniques particulières.
« L’art » dans " Drag Race France ", ce n’est pas seulement l’illusion et l’émerveillement, mais aussi une production humaine matérielle. Alors que ce n’était pas acquis d’avance, cette émission sur le " drag " arrive à transmettre les valeurs de cette communauté.
D’abord, le programme se base sur la valorisation de l’originalité, de la diversité, de la création et du détournement. Le " casting " et le choix des épreuves témoignent d’une réelle volonté en ce sens.
On y retrouve également la transmission des savoir-faire et savoirs-être entre camarades. Si cela se passe habituellement dans l’intimité des appartements ou des loges des artistes " drag ", l’émission permet une promotion au plus grand nombre des savoirs et des techniques.
Une autre valeur largement mise en avant est la " sororité " entre " drags ", victimes des mêmes discriminations. La phrase de conclusion de chaque épisode " Au drag, citoyenne ! " sur l’air de « la Marseillaise » en est l’une des illustrations.
Le " drag " est également un univers où se mélangent des pratiques vestimentaires très différentes, au coût totalement inégal.
Le niveau des tenues relève parfois de la " Haute couture " avec des créations uniques et " sur mesure ". Il est évident que de telles créations sont extrêmement onéreuses et à la portée de peu de personnes.
Dans une interview pour " Télérama " au sujet de " Drag Race France ", le costumier Axel Boursier explique que plusieurs candidates lui ont commandé des tenues conçues exclusivement pour l’émission.
Les candidates connaissent les thèmes des défilés en avance.
Certaines candidates exercent un type de " drag " reposant uniquement sur des créations de " Haute-couture ", comme le propose la candidate Kam Hugh.
Mais le " drag " repose sur des pratiques beaucoup plus larges.
D’autres courants du " drag " proposent un style fait de " récup ", de transformations et détournements réalisés par les artistes elle-même ou leur proche.
Ainsi, le " drag " de haut niveau n’est pas qu’une question financière. L’émission arrive à le montrer au public à travers des épreuves de création à partir de matériaux imposés, comme des jouets de plage.
La " Big Berta " arrive même à faire une vraie démonstration en la matière avec une robe et une traîne créées en une nuit à partir de sacs poubelle pour un défilé dont le thème est connu un mois à l’avance.
Le programme témoigne de la volonté du " drag " d’être un art populaire que chacune et chacun peut utiliser pour s’exprimer et s’émanciper.
Au-delà de l’originalité centrale du programme - le " drag " - d’autres émissions reprennent bien sûr les codes de la " téléréalité " en y associant de la création artistique avec du contenu musical, de la danse ou même de la cuisine.
Mais " Drag Race France " se démarque aussi par son contenu politique. Des messages explicites sont présents tout au long des différents épisodes, bien qu’ils ne soient pas le cœur de l’émission.
Ils sont d’ailleurs généralement " bien amenés ", sans lourdeur, sans impression d’un " catéchisme " obligatoire en rupture avec le ton divertissant du reste de l’émission.
Mais ils sont aussi suffisamment mis en avant par le montage, qui ne les relègue pas au rang d’une " chose sale " dont il ne faudrait pas trop parler pour ne pas " gâcher la fête ".
L’émission relève le défi de coller à l’un des fondements du " drag ", être un art engagé, porté " par " et " pour " les dominés. D’abord, il y a - c’est le plus évident - une attention dans le " casting " pour la visibilisation de la diversité de la communauté " drag " et " LGBTI+ ".
L’émission aurait pu s’arrêter à une sorte de " pinkwashing " avec l’utilisation d’une image " ouverte " et " moderne " sans contenu politique. Après tout, c’est bien le mode de " visibilisation " majoritaire des " LGBTI+ " à la télévision française.
Ils sont là, mais jamais pour parler « politique » ou de revendications. Souvent, ils sont même sommés de rire aux blagues douteuses de ceux avec qui ils partagent la lumière. Mais ce n’est pas du tout le cas dans " Drag Race France ".
A travers les candidates, beaucoup d’autres enjeux de visibilité, encore trop rares à la télévision, sont abordés. La " Big Bertha " parle de rapport au corps et de l’injonction du capitalisme à un seul " canon de beauté ".
Lolita Banana met en avant sa " séropositivité " et relaie le message des associations de lutte contre le SIDA “ indétectable = intransmissible ".
La " transidentité " est abordée grâce à une concurrente femme " trans ", " La Briochée ". Les concurrentes parlent entre elles de la difficulté de faire son " coming out ". " La Grande Dame " révèle qu’elle a été victime d’une agression homophobe violente.
Ce sont des problèmes politiques portés par la communauté " LGBTI+ ", bien qu’ils concernent la société dans son ensemble. Mais d’autres messages politiques sont aussi abordés. Ainsi, dans un épisode, les concurrentes discutent entre elles des conditions économiques d’exercice de leur art.
Elles échangent sur la précarité des artistes, la difficulté de se faire payer correctement, ce qui est un problème pour beaucoup de créateurs. On peut encore citer le bel hommage rendu au « Gilets jaunes » et au mouvement social français lors d’un défilé de Lolita Banana.
Hommage dans sa forme très " drag " et " mode ", mais plutôt sincère et dénué de tout mépris.
" Drag Race France " s’apparente également à un programme d’éducation populaire grâce à la vulgarisation de l’univers du " drag " qu’il propose.
Dans l’épisode 7, les candidates doivent faire une performance avec un de leur proche invité spécialement pour le défi.
Quatre personnes n’ayant pas l’habitude de faire du " drag " se retrouvent en perruque, maquillées et sur " haut talons " à performer sur le podium de l’émission.
Au-delà de l’évident intérêt télévisuel, cette épreuve permet d’expliquer de manière simple, drôle et pédagogue beaucoup de pratique du " drag " qui sont des évidences pour un public averti.
Toutes les questions qu’on n’oserait pas poser, qui peuvent rendre le " drag " inaccessible pour les " non initiés ", sont traitées sans tabou et avec humour car nous assistons à une discussion entre amis.
La dimension « politique » de cette séquence est évidente car elle montre que les constructions sociales du genre peuvent être remises en cause par tout le monde. Que ce soit de manière explicites ou implicites, le programme véhicule une diversité et des pratiques qui invitent chacune et chacun à pouvoir à son tour pratiquer le " drag ", et donnent une image joyeuse de la " révolution du genre " qui concerne autant des personnes " LGBTI+ " qu’un père de famille " hétérosexuel ".
Là où " Drag Race France " se démarque particulièrement des canons de la " télé-réalité " classique, c’est dans le type de relations qui sont mises en avant entre les concurrentes.
L’habitude est plutôt à la mise en scène d’une compétition " sans merci " où tous les coups sont permis. Les participants adoptent souvent une posture égoïste assumée, dévalorisent leurs concurrents, leur mentent, les méprisent.
Le message : pour gagner, il faut piétiner les autres.
La licence " Drag Race " repose elle-même sur ce schéma dans d’autres pays. C’est peut-être la fonction sociale la plus importante de ces divertissements : " normaliser " la culture de guerre de " tous contre tous " propre au fonctionnement de l’économie contemporaine et absolument individualiser la réussite.
Alors, bien sûr, " Drag Race France " est une compétition.
Bien sûr, à chaque épisode, une concurrente est éliminée.
Néanmoins, l’émission nous montre de nombreuses scènes de solidarité et d’entraide entre les participantes. La mise en scène nous montre jusqu’à l’excès des témoignages de fraternité (entre elles, les " drag " s’appellent “ soeur ”), d’affection et d’admiration les unes pour les autres.
Jamais ces sentiments ne sont présentés comme hypocrites ou naïfs.
Au contraire, ils sont valorisés.
Dans la préparation des épreuves, on les voit souvent s’encourager, se donner des conseils mutuels, s’entraider. Le message ici est à rebours de ce que la " télé-réalité " a l’habitude de montrer : c’est l’intensité des liens de solidarité tissés dans ce collectif qui permet à chaque individu de montrer le meilleur d’elle-même.
Par exemple, lors d’un épisode où elles doivent coudre elle-même des tenues sur le thème “ festival de Cannes ” avec des matériaux venant de jouets de plage, les " drags " précisent au jury que l’une d’entre elles (Elips), critiquée pour sa performance, a passé beaucoup de temps à aider les autres étant elle-même une très bonne couturière.
Cela est ensuite pris en compte par le jury qui, pour cette raison, décide de " sauver " Elips de l’élimination. Cette dernière n’est d’ailleurs pas présentée comme un rituel humiliant pour la candidate malheureuse.
On pense bien sûr, pour ceux qui ont regardé, au final de l’épisode 6, où la plus belle performance peut-être de la saison est offerte par les deux " drags " en bas du classement à ce moment-là.
Si ce “ lip sync ” - discipline reine du " drag " durant laquelle les " drags " doivent faire du " playback " et jouer pour expliciter les émotions d’une chanson - a autant marqué les téléspectateurs, c’est précisément parce qu’elle met en scène l’amitié et l’entraide entre les deux concurrentes qui sont pourtant censées s’affronter pour conserver leur place.
C’est là ce qui fait l’intérêt particulier de cette émission.
Il faut souligner à cet égard sa différence avec la version originale " états-unienne ". Dans la pure tradition de la " télé-réalité " anglo-saxonne, les candidates sont beaucoup plus virulentes entre elles.
La production crée des séquences servant uniquement à créer des disputes et parfois même de l’humiliation. Ces passages obligés réguliers dans chaque saison dans la version " états-unienne " sont présentés comme des " coups de fouet " envoyés aux candidates pour qu’elles se surpassent.
Les candidates sont évidemment rabaissées pour un intérêt télévisel de " divertissement ", mais cela permet aussi la mise en avant des valeurs " individualistes " de la culture " états-unienne ". Sur ce point, la version française dénote totalement de la version d’origine et c’est ce qui fait sa particularité.
Il faut prendre au sérieux la télévision, le " divertissement " et la " télé-réalité ". Même lorsque ces émissions ne parlent pas explicitement de « politique », elles en font ; elles sont porteuses d’une vision du monde et de la vie en société.
Et elles ont un effet.
La télévision donne à voir et met en scène des comportements enviables ou détestables, des personnages que l’on a envie d’être ou de haïr. Beaucoup, dans des " divertissements " - de fiction ou non - repose sur le mécanisme d’identification. Ce qui fait que nous aimons une série ou une émission comme " Drag Race France ", cela peut être bien sûr ce qu’on y apprend, les émotions que nous y ressentons, mais aussi le fait que nous avons l’impression de vivre avec les personnages leurs aventures.
La " télé-réalité " nous renvoie une image de nous-même et de ce qui est désirable selon les personnages auxquels on s’identifie. Elle démultiplie cette puissance par rapport à la fiction du fait que les personnages nous paraissent réels, parce qu’ils sont réels.
" Drag Race France " nous fait aimer des personnages qui respectent les autres, acceptent la singularité tout en construisant un collectif solidaire.
L’émission prouve que le concours style " télé-réalité " n’est pas à sens unique. C’est un genre qui peut être utilisé à l’intérieur d’une autre vision du monde, d’un autre système de valeur que ceux des « dominants ».
Il ne s’agit pas de dire que " Drag Race France " est une émission " anti-capitaliste ", mais les affects promus ne sont pas ceux de la " société de Marché ".
L’émission ne doit pas être exempte de critiques. Et d’abord, les conditions de sa production restent totalement encastrées dans le capitalisme " audiovisuel ". Il s’agit d’une franchise vendue par une entreprise " états-unienne ". " Endemol " participe à son financement. Elle est sponsorisée par le site de rencontre " Tinder ", par " MAC Cosmetic ",une grande marque de maquillage, des marques de luxe et d’autres.
Des encarts publicitaires sont directement intégrés à l’intérieur du programme. Ce sont encore une fois des grandes firmes qui s’approprient une culture pour améliorer leur image.
De plus, comme toute émission " grand public ", le risque de la valorisation d’un courant au détriment d’un autre peut engendrer une uniformisation des pratiques. Si la production le souhaite, elle peut orienter le public " non initié " vers une vision partielle du milieu du " drag " et exclure une partie de la communauté de l’émission.
C’est le cas du " drag king ".
Bien que cette branche du " drag " fasse une apparition dans l’un des épisodes, cela reste une pratique totalement sous-représentée.
Enfin,comme cela a été souligné par des téléspectateurs sur " Twitter ", malgré le climat de bienveillance qui fait la particularité de la version française, il y a aussi des comportements problématiques.
Par exemple, la candidate d’origine mexicaine, Lolita Banana, se retrouve isolée du fait de son manque de connaissance des codes de la " pop culture " française et s’enferme dans la case du stéréotype " latino " pour tenter de se démarquer.
L’émission semble même faire son auto-critique lorsque certaines candidates évoquent l’isolement de cette candidate en faisant un parallèle avec l’isolement des certaines personnes " LGBTI+ " à l’adolescence. Ici, l’émission aurait pu retomber dans un schéma classique de " télé-réalité " avec un acharnement contre une concurrente.
Ce n’a pas été finalement le cas.
" Drag Race France " nous propose un genre original de " télé-réalité " basé sur l’entraide et la bienveillance. Le programme arrive à véhiculer ces valeurs car ce sont celles promues par la communauté " drag ".
La performance est à saluer, mais il faut maintenant envisager la transposition de ces pratiques au reste de la " télé-réalité". L’enjeu politique est de proposer aux spectateurs des programmes aux valeurs positives à rebours de l’individualisme et la concurrence promue habituellement.
Cette problématique est éminemment importante quand on connaît l’influence indéniable de la " télé-réalité " sur les jeunes générations. " Drag Race France ", malgré tous ses défauts et limites, pourrait être une source d’inspiration pour une télévision publique « populaire ».
Elle évite deux écueils : être une télévision " élitiste " méprisant la culture populaire et imiter la télévision « privée » lucrative. Malheureusement, elle semble aujourd’hui bien seule dans la télévision « publique ».
Au-delà de cette émission, le " drag " est avant tout un art performatif à voir sur scène, au contact des gens et de la musique.
Un autre écueil du programme est de ne pas encourager le public à se rendre dans les lieux qui programment du " drag ". La dimension d’éducation populaire de l’émission permet de découvrir cet univers, sous un certain angle, mais rien de vaut l’expérience sensorielle du " live ".
Aller voir les artistes reste le meilleur moyen de les aider. La France a la chance d’avoir une scène " drag " très active et pas seulement à Paris.
Soutenir cette profusion en se déplaçant, c’est soutenir la diversité et les droits culturels du plus grand nombre. C’est aussi l’une des missions de la télévision et l’enjeu d’une télévision « public » à but non lucratif : il faut aussi donner aux gens l’envie " d’éteindre la télé ".
Antoine SallesPapou
Blogs.mediapart.fr