Une autre voie à gauche : un anarchisme pragmatique

, par  DMigneau , popularité : 65%

Une autre voie à gauche : un anarchisme pragmatique

Des extraits de l’introduction de mon récent livre « Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte : une autre voie à gauche après l’impasse sociale-libérale et la crise de la gauche radicale ? »

Sont donc reproduits ici des extraits de l’introduction d’Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte (Éditions du Monde libertaire, octobre 2015, 296 p.) ; les coupures dans cette introduction sont indiquées par : […].

L’intégrale de l’introduction peut être consultée gratuitement sur le site libertaire Grand Angle : http://www.grand-angle-libertaire.net/enjeux-libertaires-pour-le-xxie-siecle-par-un-anarchiste-neophyte-philippe-corcuff/

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Méthodologie pragmatique pour un anarchisme pragmatiste

« Le genre humain s’est toujours acharné à trouver un concept unique capable de tout expliquer : religion, visites d’extraterrestres, marxisme, théorie des cordes, psychologie… »

James Sallis,

Salt River, 2007

« La malthéorie est comme la malbouffe : elle ne nourrit pas, elle ne fait que distraire. »

Sous-commandant Marcos,

« De la réflexion critique, individus et collectifs », avril 2011, repris dans Éthique et politique

C’est l’histoire d’un mec qui a commencé comme « social-traître » (au Parti socialiste) à la fin des années 1970 et qui, au bout de presque 40 ans de militantisme, se retrouve dans une organisation anarchiste, la Fédération anarchiste (FA)…

C’est l’histoire d’un mec qui a fait de la sociologie et de la philosophie politique les deux cordes de son métier et qui s’efforce de relier péniblement critique sociale et émancipation, en nouant un dialogue entre expériences militantes et outils intellectuels.

Á cause de cette étrange lubie, il est souvent mal vu à la fois par ses collègues universitaires et par ses camarades militants. Et en plus, quand ce mec écrit épisodiquement dans Le Monde ou Libération, c’est la cata de « l’intellectuel médiatique pourri ». Il est balourd ce keum ! Un peu gauche…

[…]

Un anarchisme pragmatiste ?

La double réévaluation et relance d’une critique sociale émancipatrice pour le XXIe siècle a tout particulièrement à faire son miel des actions et des réflexions anarchistes, souvent et longtemps marginalisées dans le mouvement ouvrier et socialiste.

Or, les pratiques et les pensées anarchistes connaissent aujourd’hui un certain regain dans le monde.

Sur le premier plan, l’effervescence grecque apparaît comme une des expériences en pointe, comme le montre le beau film de Yannis Youlountas, « Ne vivons plus comme des esclaves » (2013) [1].

Sur le second plan, la partie émergée de l’iceberg est constituée par la nouvelle anthropologie anarchiste nord-américaine, avec les figures de David Graeber[2] et de James C. Scott[3]. Cependant, en France l’anarchisme, et tout particulièrement les organisations libertaires, apparaît nettement plus atone.

Mais qu’est ce que signifie dans ce livre l’anarchie ainsi revendiquée ?

Je l’entends, en premier lieu, non pas comme un désordre – contrairement à une idée reçue fort prégnante – mais, selon la formule de Philippe Pelletier, comme « l’absence d’un principe directeur unique, ce qui n’exclut pas l’existence de règles sociales librement définies » et suppose, par contre, « la pluralité des principes »[4].

Puis, j’envisage les qualificatifs « anarchiste » et « libertaire » dans leurs intersections avec des idéaux de démocratie radicale, ce qui est loin de faire l’unanimité dans les galaxies anarchiste et démocratique : en ce, qu’ils sont susceptibles d’associer la visée d’autogouvernement de soi et celle d’autogouvernement des collectivités humaines ou du « peuple » comme produit d’un processus d’autoconstitution et surtout pas comme une « essence » à la manière des usages xénophobes, nationalistes et néoconservateurs en cours.

Cela implique de valoriser les dispositifs d’auto-organisation et d’auto-émancipation. Ce qui va à rebours des tendances dominantes historiquement à gauche, de social-démocratie en social-libéralisme, de léninisme en stalinisme, de républicanisme en gauche radicale actuelle.

C’est-à-dire une politique tutélaire, de mise sous tutelle plus ou moins soft des opprimés en leur nom. On n’est pas nécessairement conduit, pour autant, à tirer un trait sur les indispensables minorités actives, militants sur la durée ou mobilisés plus occasionnels. C’est, cependant, une invitation à ne plus promouvoir ces minorités à l’avant-garde des opprimés, comme si elles menaient un troupeau, mais comme ayant à fabriquer une politique émancipatrice avec les opprimés à partir de leur vie quotidienne et non pas par en haut et à leur place en répétant des mots d’ordre généraux descendus des milieux dirigeants ou de penseurs supposés omniscients.

Si l’intellectuel professionnel que je suis aussi veut prendre vraiment au sérieux le double idéal libertaire-démocratique d’autogouvernement de soi et d’autogouvernement du peuple, il ne peut pas proposer des « solutions » que les militants - et plus largement les opprimés - n’auraient plus qu’à adopter.

Il peut tout au plus fournir un appui méthodologique dans la formulation des questions et des problèmes. Il s’agit modestement de mettre à disposition des outillages susceptibles d’aider des individus et des groupes – ceux qui souhaitent s’en saisir – à bâtir leurs propres réponses.

Cela désappointera ceux qui sont en quête de réponses simples et rassurantes, passant par des hommes politiques providentiels ou par des penseurs providentiels. C’est dans une logique principalement méthodologique d’étayage possible d’une autonomie individuelle et collective sur le plan conceptuel que cet ouvrage a ainsi été conçu.

L’artisan sociologue et philosophe se révèle être un plombier de la critique sociale émancipatrice : nettoyant certaines canalisations encrassées, donnant quelques coups de marteau sur des tuyaux cabossés ou désajustés, remplaçant certaines pièces trop usagées, tentant de nouveaux embranchements à la place d’autres abandonnés afin d’améliorer la fluidité…

Cet essai de philosophie politique peut alors être également compris comme un manuel de plomberie et de tuyauterie en matière de pensée anarchiste.

Cela a des conséquences quant au statut des intellectuels professionnels dans les processus émancipateurs. Ils ont une place, mais seconde, ce qui met à distance tout à la fois l’arrogance intellectualiste et la stigmatisation anti-intellectualiste. Cela participe de l’émergence possible de ce que j’appelle une « intellectualité démocratique », c’est-à-dire la mise en place d’espaces pluriels de dialogues, de coopérations, de tensions et de confrontations entre mouvements sociaux, praticiens d’expérimentations alternatives, organisations politiques, intellectuels professionnels, journalisme indépendant, artistes subversifs et personnes ordinaires, dans la perspective de la production d’idées critiques et émancipatrices globalisantes renouvelées, et cela à partir des traditions héritées [5].

Ce livre aura d’abord une tonalité théorique en se coltinant des concepts (le capitalisme, le couple liberté/égalité ou la décroissance), des auteurs (Proudhon, Marx, Bakounine, Rosa Luxemburg, Emmanuel Levinas, André Gorz, Michel Foucault, etc.), le repérage de problèmes (comme les liens et les tensions entre singularité individuelle et justice sociale) et l’énonciation de questions (par exemple : peut-on envisager des institutions sans État ?).

Il s’agira de théorie en un sens donc méthodologique, ayant affaire à des outils destinés à être utilisés dans des pratiques à travers la confrontation au réel. C’est en ce premier sens que l’on peut parler ici de « pragmatisme » dans la démarche suivie. Un pragmatisme qui emprunte à Foucault la vision de « la théorie comme boîte à outils » [6].

Car les discussions théoriques menées ne le seront pas dans l’univers éthéré du « ciel pur des idées ». Elles viennent d’une certaine façon des rugosités de la pratique et ont vocation à y retourner.

Ici le pragmatisme d’une figure pionnière de l’anarchisme, Pierre-Joseph Proudhon, nous sert de poteau indicateur :

« L’idée, avec ses catégories, naît de l’action et doit revenir à l’action, à peine de déchéance pour l’agent. » [7]

Les questionnements conceptuels poursuivis dans ce livre sont bien issus de l’action : ils ont une insertion dans une biographie militante et un essai d’évaluation critique de ce parcours cahoteux (dans le premier chapitre), mais, plus largement, ils sont hérités de l’histoire du mouvement ouvrier et socialiste, de ses espérances, de ses embellies, de ses écueils et de ses impasses.

Ensuite, ils sont mis en rapport avec des caractéristiques socio-historiques de la période, empoignent certains aspects du monde de ce début du XXIe siècle, plutôt que de répéter indéfiniment des recettes ou des dogmes supposés intemporels indépendamment des moments et des lieux où vivent les opprimés.

Et, enfin, ils sont mis à disposition afin de pouvoir renouer avec des actions, si des lecteurs se les approprient pragmatiquement, à leurs façons. Dans ce processus, le moment intellectuel de réflexivité et de reformulation, avec l’aide de la sociologie et de la philosophie, est second et la pratique première. Cependant, il n’est pas inutile, pragmatiquement, que quelques-uns au moins se préoccupent du secondaire, surtout dans un contexte d’une certaine « désintellectualisation » à gauche [8].

Ma démarche est en un second sens, convergent, pragmatiste, parce qu’elle s’efforce de trouver des hybridations entre l’anarchisme et le pragmatisme philosophique américain, c’est-à-dire un courant ayant émergé à la fin du XIXe et au début du XXe siècles avec Charles Sanders Peirce, William James ou John Dewey (voir plus particulièrement les chapitres 9 et 12).

Dans cette perspective, je me situe dans le sillage du défrichage de ce terrain opéré par Irène Pereira [9]. Le pragmatisme s’intéresse de manière privilégiée aux effets de l’action. Un « anarchisme pragmatiste » s’intéressera surtout, plutôt qu’aux vaines et dérisoires rhétoriques ou aux postures identitaires anarchistes, aux effets émancipateurs, individuels et collectifs, de l’action sur le réel.

[…]

Un individualisme associatif plutôt qu’un communisme libertaire

La double question de l’individualité et de l’individualisme occupera une place de choix dans l’ouvrage (notamment dans les chapitres 6, 8, 10, 11 et 12). C’est parce qu’elle se situe à un croisement entre :

1°) une préoccupation historiquement maintenue dans la galaxie anarchiste alors qu’elle était progressivement marginalisée au cours du XXe siècle, à la différence du XIXe siècle, dans nombre de secteurs du mouvement ouvrier et socialiste, sous l’effet du poids d’un « logiciel collectiviste » donnant la prédominance au collectif sur l’individuel [10] ;

2°) une tendance importante, mais non exclusive, des sociétés contemporaines, allant au-delà des sociétés occidentales [11].

et

3°) mon domaine principal de recherche en sociologie et en philosophie politique depuis une dizaine d’années [12].

Cette question vient même percuter mon parcours militant en lui donnant une tournure inattendue. Venant d’une formation marxiste dans ma jeunesse militante (au sein du courant CERES du PS) et ayant longtemps milité, bien après, dans une organisation marxiste (la Ligue communiste révolutionnaire), on aurait pu s’attendre à ce que je me définisse comme « marxiste libertaire » dans la mouvance allant de Daniel Guérin dans l’après 1968 [13] à Olivier Besancenot et Michael Löwy aujourd’hui [14] ou tout du moins, que je me caractérise comme « communiste libertaire ».

Or, mon Marx [15], composite et contradictoire comme mon Proudhon, apparaît assez distinct de celui de nombre de marxistes, en particulier à cause de ses fortes composantes individualistes. Et les « marxismes libertaires » sont fréquemment trop timides vis-à-vis de l’individu et de l’individualisme à mon goût, tentés par la simple juxtaposition pacifiée des traditions marxiste et anarchiste plutôt que par un travail sur leurs intersections inaperçues et leurs tensions productives.

Quant aux « communistes libertaires », ils tendent fréquemment à faire prédominer, dans le couple de leur dénomination, le mot « communiste », et donc la référence au moins implicite au collectif. En témoigne notamment un texte de 1926, important pour les courants communistes libertaires : la Plate-forme d’organisations communistes libertaires.

On y lit, par exemple, une double dénonciation de « l’individualisme irresponsable » et du principe de « responsabilité personnelle » au profit de « la responsabilité collective »[16]. Or, Proudhon a fourni des arguments décisifs contre « le communisme » au sens large, c’est-à-dire une vue de la cité privilégiant le collectif ou le commun en association avec l’étatisme :

« La puissance de l’État est une puissance de concentration ; donnez-lui l’essor, et toute l’individualité disparaîtra bientôt, absorbée dans la collectivité » [17].

Aujourd’hui, le renouveau dans la galaxie de la pensée radicale de discours à la mode sur « le commun » ou « les communs » procède encore largement d’un tel impensé « collectiviste ». C’est pourquoi on verra dans le douzième et dernier chapitre que c’est plutôt le philosophe contemporain Emmanuel Levinas qui nous aidera le mieux à formuler le problème de la tension entre singularité individuelle et justice sociale, dans ce que j’appelle provisoirement « social-démocratie libertaire », « social-démocratie » étant entendue en un sens historique anticapitaliste.

Je dois préciser ici que la notion d’individu ne renvoie pas, dans mes réflexions, à une entité isolée, mais de manière rationaliste et historique à un processus pris dans le cours de relations sociales. Et que l’individualisme est davantage polyphonique et ambivalent que les registres de l’égoïsme et du narcissisme auxquels il est souvent réduit.

Se dessine alors la possibilité post capitaliste d’un individualisme associatif et solidaire. La forme « association », envisagée à la manière de Martin Breaugh comme « lien politique » [18], y relierait des individus eux-mêmes fabriqués de manière à chaque fois singulière à partir de rapports sociaux.

Dans la visée de constitution d’un tel individualisme associatif et solidaire, le cadre « synthésiste », qui est par exemple celui de la Fédération Anarchiste française, en tant qu’il accueille une pluralité de sensibilités anarchistes au sein d’une même organisation, des plus individualistes aux plus communistes en passant par l’anarcho-syndicalisme et l’anarchisme social, apparaît plus adapté que le cadre « plateformiste » (dans le sillage de la Plate-forme de 1926), privilégiant le communisme libertaire et excluant les courants individualistes [19].

Une organisation « synthésiste » est alors susceptible de fonctionner comme un espace d’« équilibration des contraires » d’inspiration proudhonienne, mieux à même de travailler les tensions et les articulations entre le pôle collectif et le pôle individuel.

[…]

Plan du livre et affinités libertaires

Le livre se décompose en deux parties d’inégale longueur.

La première partie propose un regard critique sur une série d’expériences politiques et surtout d’auteurs.

La seconde partie, beaucoup plus longue, dessine une série de repères critiques et émancipateurs pour le XXIe siècle. Douze chapitres développent alors des pistes dotées d’intersections et d’interférences dans un ensemble à tonalité kaléidoscopique :

* Le chapitre 1 revient sur ma biographie militante d’anarchiste néophyte.

* Le chapitre 2 prend à parti les simplifications et les écueils d’une critique des médias populaire dans les milieux radicaux et libertaire (Theodor Adorno, Guy Debord, Noam Chomsky, etc.).

* Le chapitre 3 questionne l’écologie politique et la décroissance.

* Le chapitre 4 dialogue avec le sociologue britannique vivant au Mexique John Holloway, très discuté dans la galaxie altermondialiste.

* Le chapitre 5 pose des questions au « post anarchisme » de Michel Onfray.

* Le chapitre 6 s’interroge sur « la responsabilité » dans la production de la situation actuelle : collective, individuelle... ?

* Le chapitre 7, le premier de la partie reconstructrice, se penche sur le couple liberté/égalité chez Bakounine.

* Le chapitre 8 repère des résonances et des tensions entre Marx et des penseurs anarchistes, en un sens qui n’est pas celui du « marxisme libertaire ».

* Le chapitre 9 pointe des ressources libertaires chez des penseurs ne se réclamant pas de l’anarchisme : Rosa Luxemburg, John Dewey et André Gorz.

* Le chapitre 10 dresse un tableau des rapports entre capitalisme, individualités et individualisme dans une optique émancipatrice.

* Le chapitre 11 se sert des écrits de Michel Foucault comme d’une boîte à outils pour la pensée anarchiste.

* Le chapitre 12 développe les notions d’anarchisme pragmatiste, de social-démocratie libertaire et d’anarchisme institutionnaliste.

Enfin le livre se conclue et s’ouvre sur une réflexion quant à certaines possibilités actuelles d’une Fédération anarchiste par rapport à la FA existante.

[…]

Pour lire l’intégrale de cette introduction, voir le site libertaire Grand Angle : http://www.grand-angle-libertaire.net/enjeux-libertaires-pour-le-xxie-siecle-par-un-anarchiste-neophyte-philippe-corcuff/

Notes :

[1] Voir le site du film sur lequel Ne vivons plus comme des esclaves peut être visionné gratuitement : [http://nevivonspluscommedesesclaves.net/].

[2] Voir, entre autres, en langue française D. Graeber, Pour une anthropologie anarchiste (1ére éd. : 2004), Montréal, Lux Éditeur, 2006.

[3] Voir notamment en langue française J. C. Scott, Petit éloge de l’anarchisme (1re éd. : 2012), Montréal, Lux Éditeur, 2013

[4] P. Pelletier, Géographie et anarchie. Élisée Reclus, Pierre Kropotkine, Léon Metchnikoff et d’autres, Paris/ Saint-Georges-d’Oléron, Éditions du Monde libertaire/Éditions libertaires, 2013, p. 19.

[5] Voir P. Corcuff, « Intellectuels, militants et intellectualité démocratique : vues critiques sur quelques expériences passées » (intervention à l’Université Citoyenne d’Attac, Nîmes, 29 juillet 2013), Mediapart, 5 septembre 2013, [http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-corcuff/050913/intellectuels-militants-et-intellectualite-democratique-vues-critiques-sur-quelques-experience].

[6] M. Foucault, « Pouvoirs et stratégies » (entretien avec J. Rancière publié en 1977), repris dans Dits et écrits II, 1976-1988, Paris, Gallimard, collection « Quarto », 2001, p. 427.

[7] P. J. Proudhon, De la justice dans la révolution et dans l’église (1re éd. : 1858), Paris, Fayard, collection « Corpus des œuvres de philosophie en langue française », tome 3, 1990, p. 1038.

[8] Voir P. Corcuff, La gauche est-elle en état de mort cérébrale ?, Paris, Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique

[9] Voir notamment I. Pereira, Peut-on être radical et pragmatique ?, Paris, Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique », 2010.

[10] Voir P. Corcuff, « Individualisme », dans Alain Caillé et Roger Sue (éds.), De gauche ?, Paris, Fayard, 2009, p. 199-208.

[11] Sur la diversité des modalités non occidentales de l’individualisation, voir la somme dirigée par Emmanuel Lozerand, Dôles d’individus. De la singularité individuelle dans le Reste-du-monde, Paris, Klincksieck, 2014.

[12] Pour un panorama synthétique des travaux actuels sur l’individu et l’individualisme et mon positionnement dans cet espace, voir Philippe Corcuff, Christian Le Bart et François de Singly (éds.), L’individu aujourd’hui. Débats sociologiques et contrepoints philosophiques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010

[13] Voir en particulier D. Guérin, « Pourquoi " communiste libertaire " ? » (1re éd. : 1969) et « Frères jumeaux, frères ennemis » (1re éd. : 1969), repris dans Pour un communisme libertaire, Paris, Spartacus, 2003.

[14] Dans O. Besancenot et M. Löwy, Affinités révolutionnaires. Nos étoiles rouges et noires. Pour une solidarité entre marxistes et libertaires, Paris, Mille et un nuits/Fayard, 2014.

[15] Voir P. Corcuff, Marx XXIe siècle. Textes commentés, Paris, Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique », 2012.

[16] Plate-forme d’organisations communistes libertaires, par Dielo Trouda, (Archinov, Linski, Makhno, Mett et Valevski), 1926, repris sur le site The Nestor Makhno Archive, [http://www.nestormakhno.info/french/platform/org_plat.htm].

[17] P.-J. Proudhon, Théorie de la propriété, op. cit. p. 144.

[18] Sur « l’association comme lien politique », voir M. Breaugh, L’expérience plébéienne. Une histoire discontinue de la liberté politique, Paris, Payot, collection « Critique de la politique », 2007, p. 368-372.

[19] Sur l’opposition entre « plateformistes » et « synthésistes » dans le mouvement anarchiste, voir Philippe Pelletier, L’Anarchisme, Paris, Le Cavalier Bleu, collection « Idées reçues », 2010, p. 85-86.

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Informations

On peut, entre autres, commander le livre à la librairie parisienne de la Fédération Anarchiste, Publico (145 rue Amelot – 75011 Paris) : http://www.librairie-publico.com/ (email : librairie-publico@sfr.fr - tél. : 01-48-05-34-08)

Deux rencontres publiques auront prochainement lieu autour du livre, l’une à Lyon (jeudi 26 novembre, 18h30, librairie Terre des livres, 86 rue de Marseille, 7e arrondissement) et l’autre à Paris (vendredi 27 novembre, 18h30, bar-restaurant Le Lieu-Dit, 6 rue Sorbier, 20e arrondissement) : voir http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-corcuff/271015/26-et-27-novembre-un-anarchisme-pragmatique-lyon-et-paris