" Qatargate " : suspect clé du scandale de corruption, un ex-eurodéputé italien va collaborer avec la justice
" Qatargate " : suspect clé du scandale de corruption, un ex-eurodéputé italien va collaborer avec la justice
Pier Antonio Panzeri, ex-député européen italien, le 26 mars 2019 au Parlement européen (Strasbourg). MARC DOSSMANN / Union européenne / AFP
L’ancien " euro-député " italien Pier Antonio Panzeri, suspect clé du " Qatargate " et actuellement écroué, a accepté ce mardi 17 janvier de collaborer avec la justice belge et de livrer ce qu’il sait sur ce scandale de corruption présumée au profit du Qatar.
Rebondissement spectaculaire dans le " Qatargate ". L’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, suspect clé du scandale de corruption " Qatargate ", s’est engagé ce mardi 17 janvier à collaborer avec les enquêteurs, a annoncé son avocat Laurent Kennes.
Au terme de cet accord, l’ancien élu " socialiste " s’engage à informer les enquêteurs sur le modus operandi de la fraude, les arrangements financiers avec des États tiers, l’identité des personnes " qu’il admet avoir corrompues " et l’éventuelle implication de personnes " non encore connues dans le dossier ".
Ses déclarations devront être " substantielles, révélatrices, sincères et complètes ", a précisé le « Parquet fédéral ».
En échange de cette " coopération ", l’ex-député, devenu en 2019 dirigeant de l’ONG " Fight Impunity " établie à Bruxelles, sera condamné à une peine de prison ferme " limitée ".
Son avocat a précisé que cette peine négociée avec le « Parquet » excèderait pas un an ferme.
" Une peine de cinq ans sera prononcée, mais avec du sursis pour la partie excédant un an. Cela veut dire qu’il va subir un an en détention, dont une partie sous bracelet électronique ", a-t-il affirmé.
" Envie de déballer "
« Il a envie de déballer, il veut voir le " bout du tunnel " », a ajouté l’avocat sur la chaîne francophone " RTBF ", soulignant que Pier Antonio Panzeri avait " reconnu avoir été l’un des dirigeants d’une organisation criminelle (...) en lien avec le Qatar et le Maroc ".
D’après la presse, le Maroc a utilisé le responsable italien comme " point d’entrée " pour appuyer ses intérêts au « Parlement européen », mais comme le Qatar, le royaume chérifien a fermement contesté ces allégations de corruption.
Le projet d’accord entre Pier Antonio Panzeri et le procureur fédéral doit encore être validé par la « Chambre du conseil », juridiction de contrôle de l’instruction en Belgique.
Pier Antonio Panzeri, 67 ans, a été arrêté à Bruxelles le 9 décembre, jour d’une vague de perquisitions et d’interpellations au terme de laquelle une vice-présidente du « Parlement européen », l’élue " socialiste " grecque Eva Kaili, s’est aussi retrouvée sous les verrous.
Même scénario pour " l’assistant parlementaire " Francesco Giorgi, compagnon d’Eva Kaili, et pour Niccolo Figa-Talamanca, un autre responsable d’ONG, lui aussi Italien.
Quatre suspects incarcérés
Ces quatre suspects, incarcérés depuis plus de cinq semaines, ont tous été inculpés pour " appartenance à une organisation criminelle ", " blanchiment d’argent " et " corruption ".
Ils sont soupçonnés d’avoir perçu de grosses sommes d’argent " liquide " pour influencer en faveur de puissances étrangères les déclarations et prises de décisions politiques au sein de la seule institution élue de « l’Union Européenne », notamment à propos des droits des travailleurs au Qatar.
Pier Antonio Panzeri fait figure de personnage central dans l’enquête. Lors du " coup de filet " du 9 décembre, la police belge a découvert à son domicile bruxellois 600 000 euros en espèces, selon une source judiciaire.
Il va désormais devoir s’expliquer sur l’origine de ces fonds et l’objet précis de la corruption.
La Rédaction
Marianne.fr