Les mauvais payeurs de l’écologie
Les mauvais payeurs de l’écologie
Selon un document interne que " Marianne " s’est procuré, les parlementaires qui ont démissionné d’EELV ne versaient plus leur cotisation mensuelle au parti écolo depuis le début de l’année. Une information à retrouver dans notre numéro en kiosques ce vendredi.
Après les départs fracassants d’Europe Ecologie-Les Verts du député François de Rugy et du sénateur Jean-Vincent Placé, tous deux responsables des groupes écologistes dans leurs assemblées respectives, l’heure est aux petits comptes entre « amis ». Selon un tableau budgétaire d’EELV que Marianne s’est procuré, le médiatique Jean-Vincent Placé ne verse plus sa cotisation d’élu à EELV, fixée à 1 300 € par mois, depuis janvier ! En juillet, l’élu de l’Essonne devait ainsi au parti écolo la modique somme de 10 400 €.
Son homologue au Palais-Bourbon, le député François de Rugy, devait, selon notre document, 9 000 € à EELV début juillet. Contacté par Marianne, ce dernier explique « verser d’habitude sa cotisation semestre par semestre », mais il reconnaît « avoir attendu cette année la fin de l’été pour payer ou pas, compte tenu de [ses] réflexions sur EELV depuis juin ». Sa facture se monte donc désormais à 11 600 €. La preuve que son départ, comme celui de Jean-Vincent Placé, était programmé de longue date. Autre député à claquer la porte d’EELV, Christophe Cavard doit, lui, 9 200 € de cotisations au parti...
Ces chiffres éclairent sous un jour nouveau les conséquences financières pour EELV du départ de quatre de ses parlementaires (le député François-Michel Lambert a, lui aussi, rendu sa carte). Le parti sera donc privé de ces cotisations, mais aussi d’une part du financement public. C’est la loi ; les parlementaires vont continuer à rapporter à leur ancien parti annuellement 1,70 € par voix, soit 32 300 € pour François de Rugy. Mais le député n’a plus l’intention de reverser la deuxième part de financement public, soit environ 40 000 € — versement effectué chaque année, habituellement en novembre —, au parti de Cécile Duflot.
Problème pour les fondateurs de l’Union des démocrates et écologistes (UDE), ils ne disposent pas d’une association de financement pour collecter cet argent. Il va falloir faire appel à un parti tiers, comme le permet la loi. Le PS, par exemple ? De Rugy ne le nie pas. Bref, pas encore un mariage avec les socialistes, mais déjà un compte commun !
Marc Endeweld
Marianne