Le Parti Droit et Justice (PiS), ou la Pologne anti-migrants

, par  DMigneau , popularité : 64%

Le Parti Droit et Justice (PiS), ou la Pologne anti-migrants

Après avoir installé à la Présidence, pour cinq ans, le jeune juriste Andrzej Duda, le Parti ultraconservateur Droit et justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski devrait remporter haut la main les législatives du dimanche 25 octobre. De quoi bientôt disputer à la Hongrie le rôle de trouble-fête de l’Union européenne ?

On savait très conservateur, nationaliste, climato-sceptique et antieuropéen le nouveau chef de l’Etat polonais, Andrzej Duda, 43 ans, élu à la surprise générale en mai dernier avec 51,55 % des voix, contre son aîné le président libéral sortant, Bronislaw Komorowski.

Le jeune président avait réservé sa première visite d’Etat à l’Estonie et réclamé à grands cris une base de l’Otan en Pologne. Puis, battant froid à son concitoyen le président du Conseil européen Donald Tusk, issu d’un parti concurrent, il s’est rué à Londres pour apporter son soutien eurosceptique à David Cameron.

Mais à l’approche de la présidentielle du 25 octobre, l’héritier spirituel du défunt président Lech Kaczynski, tué dans le crash de Smolensk, en 2010, a montré une facette encore plus radicale et cynique, en agitant sans vergogne la carte anti-émigrés pour gagner des suffrages. Ainsi, après avoir sans grand succès répété à qui voulait l’entendre que la Pologne n’avait pas les moyens d’accueillir 7 000 des 120000 réfugiés que doit se répartir l’UE, voici que ce catholique pratiquant martèle qu’il faut « protéger les Polonais » contre les « éventuelles épidémies » dont seraient porteurs les migrants.

Duda ne faisait que reprendre les propos de son mentor Jaroslaw Kaczynski, fondateur du parti PiS (Droit et Justice), qui dénonçait le " choléra qui sévit déjà sur les îles grecques ", la " dysenterie à Vienne " et accusait la première ministre actuelle d’avoir « signé un accord secret avec Bruxelles pour accueillir 100.000 musulmans ». Et prédisant à la Pologne « la dévastation des églises, l’introduction de la sharia, l’obligation d’adopter l’islam et le terrorisme ». Un langage que ne désavouerait pas le premier ministre hongrois Viktor Orban…

Anne Dastakian

Marianne

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