" La Meute " des agresseurs sexuels de Pampelune relâchée, l’Espagne s’indigne
" La Meute " des agresseurs sexuels de Pampelune relâchée, l’Espagne s’indigne
La colère s’exprime depuis jeudi soir dans les rues de plusieurs villes espagnoles. - AFP
" La meute " en liberté. Ce vendredi 22 mai en Espagne, le tribunal de Navarre a annoncé " la libération conditionnelle " des cinq agresseurs de Pampelune qui s’étaient filmés et se surnommaient eux-mêmes " la meute ".
Accusés du " viol collectif " d’une jeune femme en marge des fêtes de San Fermin en juillet 2016, ils avaient écopés de neuf années de prison ferme le 26 avril dernier.
Au procès, le viol n’avait pas été retenu mais seulement des " abus sexuels ", et l’issue du procès très médiatisé avait suscité une vague de contestation.
Seulement deux mois après leur condamnation, donc, les cinq Sévillans âgés de 27 à 29 ans vont retrouver " l’air libre ", " sous contrôle judiciaire " et en échange d’une caution de 6 000 euros chacun.
En prison depuis le lendemain de l’agression, ils auront dépassé le 7 juillet le délai de deux ans de " détention provisoire ", après lequel il ne sera plus possible selon la loi espagnole de faire appliquer cette mesure.
Une récidive " pratiquement impensable "
Le tribunal de Navarre a considéré que le risque de récidive était " pratiquement impensable ", en raison de la pression sociale qui s’exerçait sur les cinq condamnés.
Ces derniers, qui attendent leur procès " en appel ", resteront soumis à un " contrôle judiciaire " : interdiction de quitter l’Espagne, retrait du passeport, obligation de se rendre au tribunal de leur lieu de résidence trois fois par semaine et interdiction de se rendre à Madrid, où réside leur victime.
« Le parquet » avait " fait appel " à l’issue du premier procès, considérant le jugement trop clément.
Ce vendredi, le maire de Pampelune, Joseba Asiron, a annoncé que la mairie, qui est aussi " partie civile " dans l’affaire, ferait appel de la « libération sous contrôle judiciaire ».
Dès jeudi soir, un millier de personnes ont défilé à Pampelune pour dénoncer la décision du tribunal. Également à Bilbao, San Sebastian, Barcelone, c’est avec des slogans comme " Assez de violence machiste " ou " Face à la justice patriarcale, autodéfense féministe " que les colères se sont exprimées.
D’autres manifestations ont été annoncées pour ce vendredi 22 juin, notamment à Madrid, Séville, Grenade, Valence ou encore Saragosse.
Sur les " réseaux sociaux ", le hashtag " Si la Meute sort, nous sortons dans les rues aussi " s’est rapidement répandu. Une pétition en ligne contre la libération des condamnés a déjà recueilli, à la mi-journée, plus de 500 000 signatures.
Anna Breteau
Marianne