" La France face à la guerre " sur TF1 : la colère des candidats à la présidentielle non conviés

, par  DMigneau , popularité : 0%

" La France face à la guerre " sur TF1 : la colère des candidats à la présidentielle non conviés

En pleine guerre d’Ukraine, les candidats à la présidentielle présenteront sur " TF1 " leurs propositions pour faire face aux conséquences du conflit. Tous ? Non, puisque Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Jean Lassalle et Philippe Poutou n’ont pas été conviés par la première chaîne. Explications.

" C’est dégueulasse ".

Auprès de " Marianne ", Nicolas Dupont-Aignan ne mâche pas ses mots. Tandis que doit se tenir lundi 14 mars sur " TF1 "/" LCI " l’émission " La France face à la guerre ", où huit des douze candidats à la présidentielle présenteront leurs mesures en réaction au conflit ukrainien, le prétendant " souverainiste " n’a pas été invité par la chaîne.

Ni Philippe Poutou, ni Nathalie Arthaud, ni Jean Lassalle.

Le candidat de " Debout La France " rappelle que ce cas de figure s’était déjà présenté en 2017, sur la même chaîne. La veille de la publication au « Journal officiel » de la liste des candidats, un débat n’avait rassemblé que cinq prétendants en se basant sur les intentions de vote des études d’opinion.

" Cette année, cette décision se justifie d’autant moins qu’Anne Hidalgo est à 2,5 % et moi à 1,5 % ! ", s’insurge le député de l’Essonne.

LES RÈGLES DE L’ARCOM

Pour rappel, l’Arcom (ex-CSA) découpe la campagne présidentielle en trois phases pour mesurer le « temps de parole » :

- la période dite " préliminaire ", s’étend du début de l’année à la veille de la publication des listes par le « Conseil constitutionnel » ;

- vient ensuite la période " intermédiaire ", jusqu’à la veille de l’ouverture de la campagne officielle ;

- enfin, le temps de la " campagne officielle ", qui couvre les 15 derniers jours précédant le premier tour du scrutin – à partir du 27 mars cette année.

Durant la période " préliminaire ", le principe d’équité s’applique : le « temps de parole » dépend de la représentativité de chaque candidat, estimée selon leurs résultats aux scrutins précédents, leur place dans les études d’opinion et leur participation à l’animation du débat électoral (nombre de meetings, débats...).

Jusqu’en 2016, une égalité stricte du « temps de parole » s’appliquait ensuite pour les deux dernières phases de la campagne, quel que soit le poids politique des candidats.

Or, depuis 2016, le principe d’équité a été étendu à la période " intermédiaire ". L’égalité stricte du « temps de parole » ne s’applique donc plus qu’aux quinze derniers jours de la campagne.

En contrepartie, les chaînes de TV doivent s’assurer de l’accès de tous les candidats et de leurs soutiens aux quatre tranches horaires définies par le " gendarme de l’audiovisuel " :

- le matin (6 heures-9 heures),

- la journée (9 heures-18 heures),

- la soirée (18 heures-24 heures) et la nuit (minuit-6 heures) – empêchant ainsi, par exemple, la rediffusion la nuit du meeting de l’un d’eux, dans le but de compenser son absence de représentativité dans les programmes de la journée.

Conditions respectées par la " première chaîne ", selon le rédacteur en chef du service " politique " du groupe " TF1 " Adrien Geindre : « Nous avons invité les candidats qui ont le droit aux crédits de " temps de parole " les plus importants au regard des critères de l’Arcom  », a-t-il indiqué à nos confrères de " Pure médias ", assurant que " les quatre candidats qui ne seront pas présents auront bel et bien le droit d’accéder à l’antenne de TF1 ".

Nicolas Dupont-Aignan sera d’ailleurs l’invité du « 20h00 » ce mardi 15 mars.

" À QUOI BON LES 500 PARRAINAGES ? "

Pas suffisant pour satisfaire le candidat " souverainiste ", déjà absent du panel des candidats retenus pour participer à l’émission " Face aux Françaises ", diffusée lundi 7 mars sur " LCI ". Nicolas Dupont-Aignan explique avoir joint ses concurrents du NPA, de " Lutte ouvrière " et de " Résistons " (le mouvement de Jean Lassalle), afin d’organiser une conférence de presse pour dénoncer cette mise à l’écart.

« Mais Poutou et Arthaud me prennent pour un " facho ". Quant à Jean Lassalle, il dit que seuls les Français jugeront », déplore-t-il.

Chez Nathalie Arthaud, on n’a pas souvenir d’avoir été contacté par Dupont-Aignan. Mais on partage une même indignation.

« Pour être candidat, il faut passer l’obstacle des 500 parrainages. Mais pour participer au débat présidentiel sur TF1, il faut en plus passer l’obstacle de Bouygues. C’est comme dans les entreprises, c’est le patron qui décide ! » a " tweeté " la candidate.

https://twitter.com/n_arthaud/status/1502308107103387656?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1502308107103387656%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.marianne.net%2Fpolitique%2Fdroite%2Fla-france-face-a-la-guerre-sur-tf1-la-colere-des-candidats-a-la-presidentielle-non-convies

De son côté, Philippe Poutou explique ne rien vouloir faire " de commun avec l’extrême droite et son entourage " et ne pas prévoir de recours dans la mesure où " ce qui se fait est largement justifiable puisque c’est dans les critères du CSA, que nous contestons ".

« À quoi bon les 500 parrainages si pour les douze qualifiés le traitement est différencié ?, interroge l’ancien " cégétiste " dans un SMS envoyé à " Marianne ". Le problème n’est pas seulement le « temps de parole », c’est aussi l’absence de débats, de confrontations directes entre les candidatures, entre les programmes et les perspectives. »

Quant à Jean Lassalle, invité d’ " Europe 1 "/ " CNews " samedi 12 mars, le député des Pyrénées-Atlantiques a dit se sentir comme " un candidat de merde et inutile ", jurant qu’il " ne regarderai [t] plus jamais TF1 ".

Lou FRITEL

Marianne.fr