L’Italie interdit Uber
L’Italie interdit Uber
Jugée comme une concurrence déloyale pour les taxis aux yeux de la justice, la fameuse application a été interdite sur tout le territoire italien ce vendredi 7 avril.
Uber se retrouve une nouvelle fois dans le collimateur… des chauffeurs de taxis italiens. Après que ces derniers avaient déposé une plainte pour concurrence déloyale, la justice leur a donné raison ce vendredi 7 avril, rapporte le " Corriere della Sera ", repris par " Le Point ".
L’application est désormais bannie de tout le territoire. Toute publicité et promotion sont également proscrites. « Nous allons faire appel de ce jugement basé sur une loi vieille de 25 ans. Le gouvernement italien ne peut plus perdre de temps et doit désormais décider s’il veut rester ancré dans le passé ou s’il veut permettre aux Italiens de bénéficier des nouvelles technologies. », ont déclaré les avocats d’Uber au " Corriere della Sera ", « choqués ».
Evidemment, le son de cloche est tout à fait différent du côté des taxis. « C’est la quatrième décision de justice en Italie qui reconnaît la concurrence déloyale que constitue Uber. La dernière bataille d’une guerre légale qui a commencé en 2015 pour mettre fin à la forme la plus frappante de concurrence déloyale jamais vue sur le marché du transport italien », ont expliqué leurs avocats au quotidien.
Uber a dix jours pour faire appel de cette décision ou s’y plier, sous peine de payer des amendes de 10 000 euros par jour. Les avocats de l’application ont déjà indiqué qu’ils privilégieraient la première option.
Grogne des chauffeurs
Cette nouvelle décision vient un peu plus assombrir la situation de l’entreprise américaine qui assiste depuis plusieurs mois au durcissement du cadre législatif qui encadre ses activités dans différents pays européens.
En France, voilà maintenant plusieurs années que la grogne ne faiblit pas du côté des taxis, bien décidés à faire entendre leur voix.
En octobre 2014, la loi " Thévenoud " a délimité plus précisément les droits et devoirs respectifs des taxis et des voitures de transport avec chauffeur (VTC). Depuis, ces derniers ne peuvent plus prendre de clients dans la rue, mais doivent impérativement avoir enregistré une réservation en amont pour pouvoir circuler.
Toujours insuffisant pour les taxis.
En décembre 2016, la proposition de loi " Grandguillaume " a été adoptée par l’Assemblée. Visant à pacifier les relations entre taxis et VTC, le texte prévoit notamment que leurs chauffeurs passent les mêmes examens. Il précise également les obligations des plateformes de réservation et les sanctions encourues en cas d’infraction, et leur interdit d’imposer des clauses d’exclusivité aux chauffeurs.
Au même moment, le Tribunal des affaires de Sécurité sociale annulait pour " vice de forme " le redressement de cotisations de 5 millions d’euros et la requalification des chauffeurs en salariés que réclamait l’Urssaf.
L’organisme a depuis fait appel de cette décision. Car Uber est également contesté en son sein en France. Bon nombre de chauffeurs élèvent la voix quant à leurs conditions de travail et au pourcentage prélevé par la plateforme sur chaque course. Ils réclament notamment l’instauration d’un tarif minimum en dessous duquel il serait impossible de descendre. Ce que le géant américain refuse, de peur de perdre des clients.
Au Danemark, l’application devrait se retirer le 18 avril prochain en raison d’un durcissement de la législation sur les taxis.
Magazine Marianne