Guerre en Ukraine : l’Italie présente un plan de paix (soutenu par la France ?) à l’ONU

, par  DMigneau , popularité : 0%

Guerre en Ukraine : l’Italie présente un plan de paix (soutenu par la France ?) à l’ONU

Après avoir rencontré Joe Biden la semaine dernière à la « Maison Blanche » pour discuter de la nécessité " de réfléchir à la mise en place d’un cessez-le-feu et d’entamer des négociations crédibles ", le président du « Conseil » italien a décidé d’accélérer le rythme en présentant son plan de paix. Anadolu Agency via AFP

Dans un document remis au « Secrétaire général » des Nations Unies, Rome a présenté quatre propositions pour établir une paix durable entre la Russie et l’Ukraine.

Selon le quotidien " Avvenire ", qui cite une source proche du gouvernement français en poste à Bruxelles, Paris serait prête à soutenir ces propositions et les deux pays seraient en contact pour obtenir un cessez-le-feu.

Dans les couloirs des différents palais de Rome, c’est la course à la paix. Alors que la diplomatie vaticane est " à pied d’œuvre " depuis le début de la guerre sur le dossier " russo-ukrainien ", Mario Draghi, le chef du gouvernement italien, a décidé à son tour de frapper un grand coup.

Après avoir rencontré Joe Biden la semaine dernière à la « Maison Blanche » pour discuter de la nécessité " de réfléchir à la mise en place d’un cessez-le-feu et d’entamer des négociations crédibles ", le président du « Conseil » italien a décidé d’accélérer le rythme en présentant son plan de paix.

Une paix qui, pour l’Italie fort dépendante des hydrocarbures russes, devient cruciale alors qu’une crise énergétique pourrait poindre à l’horizon pour les habitants " de la Botte ".

Ce document remis le 18 mai par le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio au patron des Nations Unies, Antonio Guterres, propose d’établir un parcours divisé en quatre étapes.

La première condition – considérée comme l’étape principale, selon la presse italienne – permettrait d’engager les discussions concernant un cessez-le-feu.

Selon le plan peaufiné par le ministère des Affaires étrangères italien et la « présidence du Conseil », c’est-à-dire Mario Draghi et ses conseillers, ce cessez-le-feu serait accompagné par la mise en place de " mécanismes de supervision " et la démilitarisation de la ligne de front.

Pour Rome, il s’agirait de la seule façon de lancer la discussion pour résoudre les désaccords entre Moscou et Kiev.

Neutralité et adhésion à l’UE

Le deuxième point concerne des négociations multilatérales sur le futur statut international de l’Ukraine.

À ce propos, l’Italie estime que le statut de neutralité de l’Ukraine que le président russe Vladimir Poutine dit vouloir négocier avec son homologue Volodymyr Zelensky, passe par un accord politique international garantissant sa sécurité.

Ce que réclame le chef d’État ukrainien.

Cet accord entériné par une " Conférence de paix " devrait prévoir que ce statut de neutralité soit compatible avec l’adhésion de Kiev à « l’Union européenne » (UE).

Un passage " particulièrement délicat " reconnaît le gouvernement italien puisqu’il permettrait " d’accorder cette adhésion exceptionnelle en tenant compte des engagements et des clauses prévus par les critères d’adhésion à l’UE ".

Autre point important : les controverses sur les frontières ukrainiennes internationalement reconnues et les territoires contestés, tels que la Crimée et le Donbass.

Le pacte proposé par les Italiens envisage de résoudre la question de la souveraineté de l’Ukraine et le contrôle du territoire.

Il prévoit aussi l’introduction de " mécanismes constitutionnels " et législatifs dans ces zones et des formes éventuelles d’autonomie gouvernementales, mais également l’adoption d’une réglementation sur les droits linguistiques et culturels, la libre circulation et la conservation du patrimoine historique et culturel.

Les zones contestées gagneraient leur autonomie sans que la souveraineté de Kiev sur l’ensemble du territoire national soit remise en question.

Garantir la paix en Europe

Le dernier point concerne la sécurité en Europe et l’adoption de " garanties ".

Les Italiens réclament la mise en place d’un nouvel accord multilatéral sur la paix et la sécurité en Europe pour réorganiser « les équilibres internationaux, à commencer par les relations entre " l’Union européenne " et la Russie ».

Les grandes priorités concernent la stabilité stratégique, le contrôle des armements, le retrait des troupes russes des territoires occupés en Ukraine et la prévention des conflits.

En cas d’accord sur ces conditions, les sanctions adoptées contre la Russie devraient être progressivement assouplies.

Selon la presse italienne, Moscou aurait déjà réagi via Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

" Nous ne connaissons pas les détails de ce plan. Nous ne savons même pas s’il a été transmis par voie diplomatique. Nous avons appris l’existence de plan par les médias, aurait déclaré Dmitri Peskov durant une rencontre avec la presse. Mais tous ceux qui veulent arriver à un accord sont les bienvenus, personne ne refuse toutes les sortes d’efforts sincères ".

Selon le quotidien romain " La Repubblica ", l’Ukraine, pour sa part, " apprécierait les efforts des Italiens mais l’intégrité territoriale de l’Ukraine doit être respectée. "

Ariel F. DUMONT

Marianne.fr