Et de quatre ! Delphine Batho se lance à son tour dans la course à la primaire " écolo "
Et de quatre ! Delphine Batho se lance à son tour dans la course à la primaire " écolo "
Delphine Batho sera la quatrième candidate à la primaire écologiste de septembre 2021. Hans Lucas via AFP
Sandrine Rousseau, Yannick Jadot et Éric Piolle vont désormais devoir compter avec Delphine Batho. L’ancienne ministre a annoncé ce lundi 5 juillet sur le plateau de " BFM TV " qu’elle participerait à la " primaire écologiste " de septembre pour désigner le candidat " vert " à la présidentielle 2022.
Après Sandrine Rousseau, Éric Piolle et Yannick Jadot, au tour de Delphine Batho d’annoncer sa candidature pour la primaire" écologiste " de septembre. C’est sur le plateau de " BFMTV ", lundi 5 juillet, que l’ancienne ministre de " l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie " sous le deuxième gouvernement Ayrault a avancé ses pions.
" Protéger les Français et les Françaises du réchauffement climatique, des effets, des impacts liés à la destruction de la nature est désormais une question de sécurité nationale ", a-t-elle solennellement déclaré au micro de Jean-Jacques Bourdin. La nouvelle candidate appelle, de façon convenue, à une " autre écologie " qui devrait être " équilibrée " entre les nécessités humaines et celles de la nature.
Sans mettre ouvertement en avant ses expériences ministérielles, celle qui avait été candidate au poste de « Première secrétaire » du Parti " socialiste " en 2018 affirme tout de même vouloir " préparer les écologistes à l’exercice des responsabilités ".
Tout en affichant une ligne " décroissante " assumée, Delphine Batho souhaite - par exemple - se distinguer de Yannick Jadot qui défend ouvertement " l’économie de marché ".
SE DÉMARQUER
Mais point trop n’en faut. L’intéressée plaide pour une " régulation écologique de l’économie de marché " tout en refusant de déborder sur sa gauche : " Je ne suis pas pour une économie administrée ".
Et de conclure, sur un ton sibyllin qui n’engage à rien : " Je suis pour des règles nouvelles ".
Cette quatrième annonce de candidature suit de près celle de deux de ses rivaux : Éric Piolle et le député européen Yannick Jadot. Difficile dès lors de se démarquer alors que le premier a aussi indiqué vouloir apporter cette " culture de l’exercice du pouvoir ", même s’il s’oppose plus frontalement au « néolibéralisme » en proposant un projet d’alternance " humaniste ".
Le maire de Grenoble entend tenir la ligne la plus à gauche de son parti pour contrecarrer " la réponse identitaire d’extrême droite ". Mais sa politique locale est parfois critiquée et il se laisse volontiers tenter par la culture " woke ". En témoigne sa prise de parole, ce dimanche 4 juillet.
" J’assume de grandir, d’être éduqué, d’être rééduqué, d’être déconstruit et reconstruit ", a-t-il déclaré.
LA PRIMAIRE, UN " SUICIDE POLITIQUE "
Ce thème est déjà l’un des " chevaux de bataille " de Sandrine Rousseau qui souhaite constituer une alternative " féministe " au sein d’ " Europe Écologie-Les Verts ".
En mai 2016, l’ex-numéro 2 des " Verts " avait notamment accusé l’ancien député " écologiste " Denis Baupin d’agression sexuelle. Elle s’était alors retirée provisoirement de la " vie politique " durant quelques années, avait publié un livre en 2017, avant de revenir sur le devant de la scène en 2021.
" Oui, j’ai dû poser un genou à terre. J’en avais besoin ", expliquait-elle sur le site spécialisé " Reporterre ", il y a trois mois.
https://reporterre.net/Delphine-Batho-La-decroissance-est-une-societe-du-plus-pas-du-moins-22634
Au milieu de tous ces candidats affirmés, Delphine Batho parviendra-t-elle à trouver un créneau politique original pour attirer les sympathisants " de gauche " lors de la primaire " écologiste " de septembre ?
Certains ne croient même plus en l’initiative…
Ainsi, dans une interview donnée au " Figaro " le 12 avril, Noël Mamère n’avait pas pris de gants pour vilipender la " primaire écologiste ", qu’il qualifiait de " suicide politique ".
" L’écologie ne peut plus se résumer qu’à EELV : le parti et ses satellites ne correspondent plus à la dimension, au poids de l’écologie dans la société. L’attente est telle qu’il faut absolument procéder à un dépassement ", avait-il assuré.
Ella MICHELETTI
Marianne.fr