EELV fuit par la droite

, par  DMigneau , popularité : 64%

EELV fuit par la droite

Après François de Rugy, c’est au tour de Jean-Vincent Placé d’annoncer ce vendredi matin son départ d’Europe Ecologie-Les Verts. Dénonçant la " dérive gauchiste " de leur parti, les deux hommes sont à l’université d’été du PS et espèrent fédérer les écologistes compatibles avec la mondialisation et la politique gouvernementale autour d’eux.

C’est en « duplex » de La Rochelle, de l’université du PS, où il entend bien se négocier une place au pouvoir que Jean-Vincent Placé a annoncé son départ d’EELV sur les ondes d’Europe 1. Le président du groupe écologiste au Sénat a pilonné son ancien parti tout en caressant les socialistes à droite, mais dans le sens du poil. " Bien sûr que non ", les écologistes ne doivent pas présenter une candidature à l’élection présidentielle de 2017, a-t-il affirmé, dénonçant encore plus fortement les alliances passées avec le Front de gauche dans certaines régions avant les élections régionales.

Comme François de Rugy qui a annoncé qu’il claquait la porte de son parti dans un entretien au Monde daté de jeudi, il dénonce la " dérive gauchiste " du parti.

Depuis la décision de Cécile Duflot de quitter le gouvernement lors de la nomination de Manuel Valls à Matignon en 2014, la menace de la scission plane. Entre une aile droite qui embrasse la mondialisation et l’économie de marché, minoritaire chez les militants, et une aile gauche, consciente que les structures du capitalisme néolibérale et l’écologie sont incompatibles, la discussion ne semble plus possible.

« Fédérer autour de moi »

" Je souhaite fédérer autour de moi avec François de Rugy et différents amis écologistes notamment de Génération Ecologie et du Front Démocrate, avec Yves Pietrasanta, avec Jean-Luc Bennahmias, un grand mouvement de l’écologie réformatrice et non pas une écologie refermée, sectaire, identitaire et tournée vers l’extrême gauche comme on le voit aujourd’hui " explique Jean-Vincent Placé qui à peine démissionnaire tire déjà la couverture à lui.

Celui qui dénonce la " vision caricaturale et politicienne de l’écologie " de son ancien parti, est clair : " je suis un responsable politique, je veux faire de la politique, je veux peser sur les choses ".

Problème, François de Rugy a lui aussi l’ambition de " fédérer les écologistes réformistes " autour de sa personne.

C’est ainsi que les deux anciens Verts qui entendent cependant rester présidents des groupes parlementaires Verts au Sénat pour Placé et à l’Assemblée pour de Rugy, sont en visite à La Rochelle, d’abord du côté des petits partis écologistes - Front Démocrate de et Génération Ecologie - puis auprès du Parti socialiste. C’est qu’il devrait y avoir du mouvement au gouvernement bientôt. La place de Rebsamen au ministère du Travail reste à pourvoir et un « mini-remaniement » semble dans les tuyaux.

Ian Brossat

L’Humanité