Discussions néo-celtiques (1)
Discussions néo-celtiques (1)
Un mème circulant sur Facebook, entre païens : " Ken viking découvre un bien étrange pays. "
Bonjour, je n’ai pas tout compris dans les articles, mais ce n’est pas inintéressant du tout, au contraire, vous êtes païen si j’ai bien compris ?
Oui.
Si cela ne vous gêne pas, je voudrais vous poser des questions. Vous êtes panthéiste, aussi, les dieux sont des " personnages historiques " pour vous ou alors des mythes ? Pourquoi n’être pas " chrétien " ou d’une autre religion, " musulman " ? Que pensez-vous de leurs « livres saints » ?
Il faut savoir que Brennus, chef de guerre gaulois (donc celte) ayant mené " le sac " de Rome au IVème siècle avant Jésus-Christ, s’effara beaucoup que les Romains représentassent leurs dieux dans des statues, etc.
Les Celtes ont des divinités fort " aspirationnelles " - je dirais, avant tout - bien qu’ils soient polythéistes. A partir de là, dans cette " aspiration ", du moins en ce qui me concerne, se dégage un halo de panthéisme, bien que je me sente avant tout polythéiste, parce que les dieux sont comme des arcs ou des " arches spirituel(le)s ".
Quant à savoir si ce sont des " personnages historiques " ou des mythes, il faut que l’on s’entende bien.
De toute évidence, puisque je me sens polythéiste, j’admets que les dieux influencent le cours de l’Histoire. Mais, comme je ne suis pas unithéiste ou monothéiste, je ne sens pas que les dieux auraient " une vue d’ensemble " dans l’éternité, il y a une part laissée au « Sort », au « Hasard », même si des polythéistes vikings se figurent la destinée à travers, notamment, " les Nornes " (trois femmes : l’une représentant la naissance, l’autre la vie et la dernière, la mort).
Même là, " les Nornes " sont des " arc(he)s " de type « Sort », ou « Hasard ».
Ensuite, je ne peux pas prétendre parler au nom de tous les païens, tout simplement parce que les paganismes acceptent de vastes variations locales, avec une foule de dieux.
Par exemple, chez les Gaulois - donc les Celtes - Toutatis est le dieu de la tribu, du lieu, de l’agglomération.
A partir de là, il y a autant de Toutatis qu’il y a de tribus, de lieux, d’agglomérations. Alors, comme on voit, entre ces variations et ces " aspirations " - arc(he)s, - il devient difficile de parler de mythe, surtout quand par " mythe " on se figure une mythologie bien narrative.
A cela s’ajoute pour moi un problème propre aux Celtes, qui n’ont pas laissé d’écriture et dont aucun auteur ne témoigne bien. Les récits " celtisants " du Moyen-Âge viennent tous près de 1 000 ans après la " romanisation " européenne et - disons - 500 ans après la christianisation, ce qui fait qu’ils sont forts détournés de leurs origines spirituelles.
Néanmoins, on distingue des aventures divines côté irlandais, gallois et vikings, qui ont eu la chance de voir rédigés une partie de leurs croyances, sous forme chrétienne.
On voit que des " Grands Anciens ", parfois géants, luttent contre des forces brutales - les " fomoires " - jusqu’à descendre et s’allier parfois avec elles, comme c’est le cas dans la mythologie grecque si l’on veut, entre les titans et les dieux.
Néanmoins, il n’est pas si évident de parler de « dieux », ici, bien que ce soit le premier mot qui nous vienne à la bouche et qu’il fut utilisé.
De manière générale, comme chez les Vikings et leurs sagas, elles aussi rédigées par des chrétiens surtout - donc altérées - l’ensemble s’écrit à travers les aventures humaines, dans lesquelles interviennent les dieux, qui ne sont pas beaucoup caractérisés en dehors de quelques attributs associatifs et locatifs.
Par exemple, les " fomoires ", puissances troublantes et perturbantes, proviennent des eaux sombres, auxquelles est rattachée la déesse guerrière Morrigan, devenue " Morgane la Fée " chez les chrétiens, mais c’est la déesse Domnu qui en accoucha et le dieu Elatha qui règnent sur elles.
L’essentiel étant de le sentir, en dehors de toute culpabilisation, dans un esprit laïc, car avoir plusieurs " arc(he)s divin(e)s " laisse libre entre eux (elles), encore qu’aspirationnel(le)s.
Je crois.
Je croix ? Donc chrétien, LOL.
Naturellement, comme païen, je laissais sa place au doute, en disant ici : je crois. Le vrai scepticisme est un état affectif, non pas intellectuel.
Et alors, ces autres religions ?
Je ne saurai que trop vous inviter à lire mes articles à ce sujet. Ici, je ne ferai qu’ajouter des éléments de type religieux.
Alors, je crois que les unithéistes - qu’ils soient " juifs ", " chrétiens " ou " musulmans " - sont dans un totalitarisme spirituel nihiliste (comme je le conclus dans un article) ... et je dis bien " spirituel " : la preuve, " juifs " et " chrétiens " s’accommodent très bien de la laïcité, ainsi que les " musulmans " en dehors de certains suprémacistes religieux / " nationalistes islamiques " parmi eux (un peu comme les " chrétiens " en leur temps féodal) ...
A cause de leur totalitarisme spirituel, les unithéistes sont largement fourbes. Le serpent, le diable, n’est rien d’autre que " l’ombre du dieu ", comme on le discerne manifestement dans " le livre de Job ", dans " le Tanakh " (bible hébraïque).
Les dieux païens usent parfois de subterfuges tout comme des héros bibliques dans l’adversité tels que le roi David, et il y a des dieux de la fourberie chez les païens (Efnisien en pays de Galles, Loki chez les Vikings, etc.).
Néanmoins, originellement dans la Bible, le dieu est nommé Elohim - " Lui-les-dieux " - et de manière générale, même quand il s’en prend jalousement aux autres dieux et leurs idoles, il ne dit jamais : les autres dieux n’existent pas.
Figurez-vous qu’un de ces dieux locaux - Baal - signifie " Seigneur ", or les " juifs " nomment leur dieu " Adonaï ", qui signifie " Seigneur " et les " chrétiens " disent bien " Seigneur ".
Je ne connais pas le mot arabe pour " Seigneur ", mais cette qualité est évidente chez Allah en tant que " Seigneur et Maître de l’Univers " dans une prière musulmane.
Cela implique effectivement un totalitarisme spirituel nihiliste, destructeur des richesses spirituelles autres, qui se traduit " at least " par un suprémacisme moral, religieux et souvent intellectuel, voire un suprémacisme dominateur politique, comme on le voit actuellement avec les " Frères musulmans " ou de " Daesh ", et qui fut le cas du nationalisme juif en Canaan, mais surtout des conquêtes chrétiennes devant lesquelles seules les conquêtes islamiques rivalisent à peu près.
Les " musulmans " sont les plus grands esclavagistes de l’Histoire, les plus durables, quoique les " chrétiens " soient les vastes colonisateurs de la Terre.
Cela implique fatalement de nombreuses fourberies géopolitiques, pour se garantir la suprématie et de toutes façons au plan « spirituel », l’unithéiste se retrouve dans une posture paranoïaque : ce n’est que lui, son dieu, face aux subtilités des malins, démons, diables et djinns.
Il y a des " esprits sombres " chez les Celtes, nommés " fomoires ".
En pays de Galles, leur " dieu-roi " se nomme même Elatha. C’est qu’en effet, des forces terribles travaillent le monde. Et pourtant, les païens n’accusent pas « la Nuit » et n’ont pas peur « du Noir » comme les unithéistes, puisque Dis Ater est le père souterrain et Ana la déesse de " la grande nuit ", etc.
Aussi les païens se situent-ils, sans victimisme martyrique, dans une situation de légitime défense ou d’ambition précise, quand ils usent de subterfuges.
Par contre, les unithéistes paniquent sur le fond, littéralement, et malgré leurs prêches de pitié, d’amour et de clémence parfois - encore que la « légitime défense » soit plus honorable en islam et que les " judéo-chrétiens " puissent mener des guerres, surtout les " juifs ".
Je ne suis pas manichéen non plus, comme on voit, avec les " gentils païens " d’un côté et les " méchants unithéistes " de l’autre.
Et pourtant, ce ne sont pas les païens, qui s’imposent à tous, prosélytes, même quand un empire romain s’impose politiquement jusqu’au génocide (il n’y a pas de totalitarisme spirituel, mais une " liberté de conscience ") - ce qui n’excuse donc pas les Romains.
Romains qui, à mon avis, étaient notoirement fourbes dans leurs démarches diplomatiques.
Je crois donc, que Yahvé - Christ - Allah est/sont un/des dieu/x fourbe/s en vérité, et parmi les plus traîtres, car habiles sermonneurs à mises en scènes prophétiques, au nom " du Bien ", enfer pavé de bonnes intentions humanitaires.
Et je pense en païen, que, localement en Mésopotamie, d’Israël à l’Arabie, un voire des anciens dieux de la fourberie a/ont taclé ses/leurs collègues, pour son/leur seul pouvoir et profit.
A moins que ce ne soient un/des démon/s en vérité qui taclèrent, par exemple, Allat, avec un " T " : déesse de la fécondité dont l’effigie siégeait anciennement dans " la Kaaba ", à La Mecque.
Ou bien encore, par exemple, le symbole du serpent lui-même, régulièrement sage, dans les légendes, et non pas diabolique.
Marzhin Tavernier
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