"Ce qui nous manque, c’est la mobilisation" : Mélenchon claque (encore) la porte à une " primaire "
" Ce qui nous manque, c’est la mobilisation " : Mélenchon claque (encore) la porte à une " primaire "
Invité de la matinale de " France Inter " ce lundi 3 janvier, Jean-Luc Mélenchon a définitivement enterré sa participation à une " primaire " ouverte. Le candidat " Insoumis " à la présidentielle entend rester dans la course à l’Élysée et fustige l’abstention comme principal boulet pour la gauche.
C’est toujours non.
Malgré les appels à participer à une " primaire " lancés par la " socialiste " Anne Hidalgo et l’ex-« garde des Sceaux » Christiane Taubira, qui " envisage " d’être candidate, Jean-Luc Mélenchon a une nouvelle fois décliné l’invitation à participer à une " primaire " ouverte " à gauche " ce 3 janvier au matin dans la matinale de " France Inter ".
Le candidat de " la France insoumise " à la présidentielle a manifesté son agacement et son épuisement face à ces " mains tendues " et surtout insistantes.
« Ce ne serait pas sérieux de dire : " on recommence tout à zéro à moins de cent jours " », a opposé Jean-Luc Mélenchon avant d’ajouter : « Je suis un peu fatigué de voir comment toute une certaine " gauche " passe son temps à gémir et à pleurnicher sur le thème : " s’il n’y a pas d’union, eh bien, il n’y a pas de victoire possible ". »
Pressé par les soutiens de la " primaire populaire ", initiée par des militants " indépendants " pour une candidature commune de " la gauche ", Jean-Luc Mélenchon s’est justifié en déclarant avoir déjà tenté d’ouvrir le dialogue avec ses camarades de gauche il y a déjà plusieurs années.
« Il faut respecter les électeurs, a-t-il déclaré. Les propositions d’union, je les ai faites il y a deux ans avec la " fédération populaire " ».
Les idées avant " l’union "
Candidat pour la troisième fois à une élection présidentielle, après 2012 et 2017, le député " Insoumis " des Bouches-du-Rhône estime que ce " qui nous manque, ce n’est pas l’union ; c’est la mobilisation ».
" Si la masse des Français se mobilise sur des idées, tout sera emporté et c’est le mécanisme sur lequel je compte ", a-t-il précisé, ajoutant que désormais " il s’agit de gouverner dans moins de cent jours, il faut un programme et des équipes ".
Au micro de Léa Salamé et de Nicolas Demorand, il a affirmé être " en tête dans les sondages depuis plusieurs mois. Alors, ce n’est pas suffisant ? ", s’est interrogé Jean-Luc Mélenchon, crédité parfois au-dessus des 10 % d’intentions de vote selon plusieurs études qui lui attribuent une légère dynamique ces dernières semaines.
Interrogé sur la tribune de Christiane Taubira qui écrit dans " Le Monde " que les gauches " peuvent gouverner cinq ans ensemble ", le leader " Insoumis " répond sans détour : « Si j’arrive au deuxième tour, ce qui est une des probabilités, il est évident que je dirai : " qui veut gouverner avec nous ? " ».
Roussel, Jadot, Mélenchon, même combat
Jean-Luc Mélenchon n’est toutefois pas le seul à rester inflexible.
À peine proposée le 8 décembre dernier, la " primaire " ouverte d’Anne Hidalgo avait essuyé les refus catégoriques de Yannick Jadot et Fabien Roussel dès le lendemain matin.
Pris lui aussi par le temps, le candidat " écologiste " avait déclaré : « Je ne participerai pas à une primaire " de la gauche ", parce que l’élection, c’est dans quatre mois et demi. Il faut être un peu sérieux ».
Il disait voir dans l’invitation de la maire de Paris " une volonté de sortir de l’impasse par une idée surprise ".
Même " son de cloche " du côté Fabien Roussel qui avait lui aussi écarté la proposition en l’état, expliquant que " participer à une " primaire " pour poser la question des personnes, ce n’est pas le choix que nous voulons faire ".
Seuls Arnaud Montebourg et Christiane Taubira ont répondu favorablement à la proposition de la " socialiste ". L’ancienne ministre de la Justice devrait d’ailleurs se déclarer officiellement candidate à l’élection présidentielle à la mi-janvier.
Hakim MOKADEM
Marianne.fr