Affaire(s) Perdriau : " Médiapart " finalement autorisé à publier son enquête
Affaire(s) Perdriau : " Médiapart " finalement autorisé à publier son enquête
Edwy Plenel, était venu demander au tribunal judiciaire de Paris " de mettre fin au plus vite à une attaque sans précédent contre la liberté de la presse ". IP3 PRESS/MAXPPP
Le « Tribunal judiciaire » de paris a décidé d’annuler la " censure " inédite dénoncée le site d’information " Médiapart " et l’autorise donc à publier son enquête sur le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau.
Victoire pour le journalisme.
Le site d’information en ligne " Médiapart " a finalement été autorisé, ce mercredi 30 novembre, à publier son enquête sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau.
La justice devait décider d’annuler - ou non - la " censure "
inédite dénoncée par le site, soutenu par de nombreux journalistes et défenseurs de la " liberté d’expression ".
Vendredi 25 novembre, le directeur du média d’investigation, Edwy Plenel, était venu demander au « Tribunal judiciaire » de Paris " de mettre fin au plus vite à une attaque sans précédent contre la liberté de la presse ".
Mais l’affaire a été mise en " délibéré ", à la déception de " Mediapart ", soutenu à l’audience par " Reporters sans frontières ", la " Fédération internationale des journalistes " (FIJ), des syndicats de la profession, la " Ligue des droits de l’Homme " et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du " droit de la presse ".
Dans leur viseur, une ordonnance, rendue en urgence par le même tribunal le 18 novembre, à la demande du maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (ex-" LR "), invoquant une " atteinte à la vie privée ", sans que " Mediapart " n’ait pu se défendre.
Cette décision lui interdisait de publier de nouvelles informations tirées d’un enregistrement audio de l’élu stéphanois, après une série de révélations sur une affaire de chantage à la " vidéo intime " visant son adjoint " centriste " Gilles Artigues, " sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié ".
Or, l’enquête de " Mediapart " présente un " intérêt public majeur ", a fait valoir Edwy Plenel, relatant comment un maire utilise " le poison de la calomnie " comme " arme politique pour discréditer " un opposant - Laurent Wauquiez - le président " LR " de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Il s’agissait de " tuer dans l’œuf " une " rumeur calomnieuse gravissime " et " sans aucun fondement de l’aveu même de son propagateur ", a ajouté le journaliste.
L’avocat de " Mediapart ", Emmanuel Tordjman, insiste sur le fait qu’il " n’appartient pas au tribunal de contrôler préalablement une information qui n’a pas été publiée ". Évoquant une " catastrophe judiciaire " ou une " hérésie ", les avocats des différents soutiens de " Mediapart " ont fustigé tour à tour une décision " inédite " qui " pulvérise le droit de la presse " en vigueur depuis 1881, estimant que la juge avait été " trompée ".
C’est pourtant la « liberté de la presse » qui est en jeu, selon un texte de soutien à " Mediapart " signé par une trentaine de sociétés de journalistes, dont celles du " Monde ", de " l’AFP ", de " Libération " ou de " Marianne ".
Elles s’inquiètent plus largement de la multiplication des " procédures bâillons " en France et des récentes poursuites engagées par le groupe " Altice " (" SFR ", " BFMTV ") contre le site d’information " Reflets ", vues comme " un détournement " du droit de la presse.
En réaction à la procédure visant " Mediapart ", la sénatrice centriste Nathalie Goulet a déposé la semaine dernière une proposition de loi garantissant qu’une publication ne puisse " être interdite qu’en application d’une décision judiciaire rendue contradictoirement ".
La Rédaction
Marianne.fr