Qu’est-ce que le fascisme ? – La conception spiritualiste et religieuse
Qu’est-ce que le fascisme ? – La conception spiritualiste et religieuse
Comme brièvement expliqué précédemment, le fascisme est une doctrine qui par définition transcende un grand nombre de domaines.
Cette transcendance est rendue possible par une vision spiritualiste du monde. Du moins, c’est par cette vision que le fascisme tente de justifier un certain nombre d’autres concepts qui auraient du mal à passer sans les fioritures que permet la conception spiritualiste du fascisme.
Ceci permet l’optimisation de la manipulation de l’esprit puisqu’on est face à des concepts permettant le développement d’un grand nombre de paradoxes, instaurant la confusion dans l’esprit des « cibles ».
Ainsi dans cette doctrine, on considère que :
« Le monde n’est pas ce monde matériel qui apparaît à la surface ».
il doit exister une unité entre « la patrie » et les individus, et que dans cette unité, il y a le partage des mêmes traditions et objectifs.
La « nation » et les individus doivent respecter la loi morale ayant pour but de « supprimer l’instinct de la vie ».
Ce que Mussolini appelle « l’instinct de la vie » est un concept qu’il développera d’ailleurs plus loin, partagé par un certain nombre de penseurs : « la recherche du bonheur ».
Dans le fascisme, le bonheur n’a pas lieu d’être et ne doit pas être une priorité, car « le fascisme est contre la vie commode ». C’est pourquoi il vise à la suppression de cet « instinct de la vie » notamment par le travail et la lutte.
Ainsi l’unité est soumise à la loi morale dictée par « l’Etat » et doit « instaurer dans le devoir une vie supérieure […] une vie où l’individu, par l’abnégation de lui-même, par le sacrifice de ses intérêts particuliers, par la mort même, réalise cette expérience ».
Vous l’aurez compris, le fascisme est bien plus qu’une simple " philosophie ". Il est pour ses créateurs une religion, car il « considère l’Homme dans son rapport sublime avec une loi supérieure, avec une " Volonté objective " qui dépasse l’individu comme tel et l’élève à la dignité de membre conscient d’une société spirituelle ».
Cette « loi supérieure » n’est pas du tout la recherche d’un absolu « positif », d’une « recherche du bonheur » mais plutôt celle de la soumission par « l’Etat » des individus voués à lutter et à vivre dans l’inconfort pour une " pseudo-grandeur ".
Soit l’extrême inverse des pensées philosophiques comme celles de nombreux « humanistes » tel Rousseau ou Robespierre.
Robespierre définissait d’ailleurs les principes moraux en politique de cette manière :
« Quel est le but où nous tendons ? La jouissance paisible de la liberté et de l’égalité ; le règne de cette justice éternelle dont les lois ont été gavées, non sur le marbre et sur la pierre, mais dans les cœurs de tous les hommes, même dans celui de l’esclave qui les oublie et du tyran qui les nie. ».
Extrait du discours 5 Février 1794 à la Convention
sur les principes de morale politique
Il faut garder en tête que « la doctrine du fascisme » est aussi et surtout un outil de propagande.
On peut voir que Mussollini et Gentile, à l’instar de notre président, mélange ici différents « grands » concepts ou grandes idées et les inverses dans la pratique ou même plus loin dans le texte.
C’est le cas, par exemple, de cette notion de « spiritualisme » qui se voit contredite, de fait, par le fonctionnement même du fascisme.
Puisque cette doctrine voit un objectif, une réalité, dans l’unité entre « l’Etat » et « la nation », comment se fait-il qu’elle se revendique " spiritualiste " puisque « l’Etat », garant de l’autorité suprême, est une notion matérialiste ?
Il en va de même pour des concepts traitant d’une certaine " méritocratie " par le travail et la lutte qui sont fortement ancrés dans le matérialisme.
Le " spiritualisme " est donc ici un moyen d’enfumer les consciences et de justifier l’injustifiable.
En somme, un adage propre à toutes tyrannies oligarchiques qui se respectent : " Faites ce que je dis, pas ce que je fais ".
Karugido
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