Où s’arrêtera Erdogan ?

, par  DMigneau , popularité : 0%

Où s’arrêtera Erdogan ?

Six guerres ou conflits ! Voilà le bilan en cours de la Turquie d’Erdogan : la Syrie, la Libye, l’Irak, le Haut-Karabakh (Artsakh), La Grèce, Chypre (la Méditerranée orientale).

Mais, tant que la " communauté internationale " ne dit rien, pourquoi s’en soucier et arrêter de rêver à la reconstitution de « l’Empire ottoman » ?

Pourquoi s’en soucier et arrêter de rêver de devenir le " grand Calife " de l’islam " sunnite " mondial ?

Il semble qu’un modus operandi ait été trouvé avec la Russie sur les fronts libyen et syrien ; quelques frictions existent encore entre les deux pays sur la question du Caucase du sud, mais - je n’en doute pas - une solution sera trouvée pour se partager la dépouille de l’Artsakh

Maintenant, les efforts du sultan " islamo-fasciste " se sont tournés vers Chypre.

L’agressivité turque sur ce dossier est évidente : la Turquie souhaite que le régime illégal d’occupation, régime qu’elle a créé et installé dans la partie de l’île qu’elle occupe, soit reconnu.

A cet effet, elle a installé à la tête de la communauté chypriote turque un " islamo-nationaliste ", Ersin Tatar, (le clone d’Erdogan) et a commencé à activer les réseaux de ses " obligés ".

La Turquie essaie clairement de tirer profit de son soutien à l’Azerbaïdjan et au régime libyen en faveur du régime d’occupation.

Un soutien qui a contribué à la réalisation d’importants objectifs militaires : pour l’Azerbaïdjan, la domination du Haut-Karabakh et pour la survie du régime d’el Sarraj dans la guerre civile libyenne.

Ersin Tatar, le nouveau " leader " de la communauté chypriote turque, a déclaré le 17 novembre [1], qu’il se rendrait bientôt en Azerbaïdjan, tandis que les médias libyens ont fait état d’une prochaine visite d’el Saraj dans les territoires occupés de Chypre.

Dans le même temps, la Turquie s’active du côté du Pakistan et du Bangladesh afin de faire reconnaître le pseudo-État chypriote turc.

La presse turque jubile : " Les pays amis reconnaîtront le TRNC " :

Sous ce titre, le journal " Türkiye " (17.11.20) écrit que « après le succès de l’Azerbaïdjan au Karabakh, la voie de la reconnaissance de la " RTCN " s’ouvre ».

Le quotidien dit encore que l’Azerbaïdjan a déjà fait des efforts pour reconnaître officiellement la « RTCN », mais ces efforts ont été entravés par la menace de l’UE de reconnaître la « République autonome du Haut-Karabakh ».

Des mesures devraient maintenant être prises en vue de la reconnaissance de la « RTCN » dès que l’Arménie quittera le Karabakh et que la région rejoindra l’Azerbaïdjan, écrit ensuite le quotidien « nationaliste », proche d’Erdogan.

Ersin Tatar devrait également effectuer dans un proche avenir une " visite de reconnaissance " au Pakistan, en Libye et en Azerbaïdjan avec le soutien d’Ankara.

Le quotidien cite également Ahmet Sahidov, président de « l’Institut azerbaïdjanais pour la démocratie et les droits de l’Homme » [2], affirmant que l’accord du 10 novembre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie signifie qu’il " n’y a plus du Haut-Karabakh ".

Toujours selon " Türkiye ", une nouvelle ère commence maintenant pour la « RTCN » avec le nouveau " président ", Ersin Tatar, car dans un proche avenir, il tentera de développer des relations officielles, notamment avec le Pakistan, la Libye, le Bangladesh et la Gambie, ainsi que l’Azerbaïdjan.

Dans ce contexte, des mesures concrètes doivent être prises avec le soutien de la Turquie, a-t-il noté.

Tatar prévoit de visiter d’abord l’Azerbaïdjan, puis le Pakistan et la Libye, écrit le journal qui affirme :

« Le Pakistan et le Bangladesh ont précédemment reconnu l’indépendance de la " RTCN ", mais ont dû reculer sous la pression du Royaume-Uni et des États-Unis. Alors que le pays africain, la Gambie, a précédemment déclaré qu’il était prêt à reconnaître la " RTCN ", la Libye reconnaît de facto la " RTCN ".

Récemment, le Ministre de la santé, Abdal Tahman Kissa, du " Conseil national de transition " de la Libye, s’est rendu à Nicosie [occupée] et a signé un protocole avec l’École de médecine de " l’Université du Proche-Orient ". »

Le protocole signifie que la Libye reconnaît dans la réalité la « RTCN », mais pas officiellement, estime le journal.

Tant que la Russie trouve son compte avec la Turquie et que les États-Unis lui passent tous ses " caprices " pour la maintenir dans le giron de l’OTAN, Erdogan peut " dormir sur ses deux oreilles " ; personne ne viendra le réveiller et certainement pas « l’Union européenne », aux " abonnés absents " depuis si longtemps que d’aucuns se demandent si elle est encore vivante

Mais si !! Ne vous réjouissez pas trop vite ! « l’Union européenne » (allemande ?) est toujours vivante, " libre-échangiste " et prête à poursuivre ses " grandes œuvres " pour le bien de l’humanité : réglementer la taille des concombres et la courbure des carottes… comme elle l’a toujours fait.

Au moins, elle s’occupe et elle occupe ses milliers de fonctionnaires, grassement payés, à Bruxelles…

PETINOS

AgoraVox

Notes :

[1] O Phileleftheros, daté du 17 novembre 2020.

[2] Quel oxymore ! Décidément les azéris n’ont pas froid aux yeux ! Un institut pour la démocratie et les « droits de l’Homme » dans le pays de la dictature héréditaire des Aliev, où " parler " devient un crime passible d’ " effacement " pur et simple, pour prendre des accents orwelliens…