" Manœuvre navrante " : l’exécutif amer après le rejet du passe vaccinal à « l’Assemblée »
" Manœuvre navrante " : l’exécutif amer après le rejet du " passe vaccinal " à « l’Assemblée »
« L’Assemblée nationale » a rejeté le vote du projet de loi du " passe vaccinal ". HANS LUCAS VIA AFP
Au lendemain de la suspension de l’examen du projet de loi sur le " passe vaccinal ", le gouvernement n’a pas caché son exaspération. Plusieurs ministres ont fustigé ce mardi matin l’attitude de l’opposition, majoritaire hier soir dans l’hémicycle et permettant à la surprise générale de refuser le vote du texte.
Réveil difficile ce matin pour le gouvernement. Ce devait être une " formalité " et pourtant « l’Assemblée nationale » n’a finalement pas voté dans la nuit de lundi à mardi le projet de loi modifiant le " passe sanitaire " en " passe vaccinal ".
La séance a été suspendue peu après minuit grâce (ou à cause) des députés de « l’opposition », majoritaires dans l’hémicycle et refusant de voter le texte dans la nuit.
L’examen des centaines d’amendements déposés les aurait conduits jusqu’au petit matin.
Invité ce mardi 4 janvier de la matinale de " France Inter ", Gabriel Attal a lourdement critiqué cette suspension, pointant une « forme d’amicale de l’irresponsabilité (...) avec les députés de " la France Insoumise ", du " Rassemblement national " et des députés " Les Républicains " ».
Le porte-parole du gouvernement a dénoncé un " coup politique " de la part des oppositions et un « coup de procédure pour faire dérailler le calendrier de l’adoption du " passe vaccinal " ».
Toutefois, Gabriel Attal a assuré que le " passe vaccinal " entrera en vigueur " le plus vite possible " et avec un calendrier " au plus près de ce qui était prévu ".
Même " son de cloche " pour Amélie de Montchalin, bien déterminée ce matin à rassurer quant à l’adoption du projet de loi.
« Ce qui est certain, c’est que ce " passe vaccinal " va s’appliquer. Il sera appliqué le plus tôt possible » a-t-elle déclaré au micro de Jean-Jacques Bourdin.
La ministre de la " Transformation et de la Fonction publiques " a dénoncé " une manœuvre navrante " et a pointé " l’image d’un Parlement qui s’affaiblit lui-même ".
" C’est le spectacle de députés d’opposition qui ont joué une bonne pièce de théâtre et qui sont allés se coucher tôt ", a-t-elle argué sur " BFMTV " et " RMC ".
Vous avez dit " éléments de langage " ?
Sans surprise, Élisabeth Borne s’est également exprimée sur ce " couac " dans la matinée et a, elle aussi, parlé d’une entente " inhabituelle " entre les différents groupes.
« C’est consternant de voir " Les Républicains " s’allier avec " la France insoumise " et le " Rassemblement national " », a-t-elle déclaré ce matin sur l’antenne de " Franceinfo ".
Campagne élecotrale oblige, la ministre du Travail a réservé un sort particulier à… Valérie Pécresse.
« Peut-être que ça masque une absence de ligne chez " les Républicains ", parce que j’ai entendu Mme Pécresse dire qu’elle veut être exemplaire dans ses meetings, mais ce n’est pas du tout ce que nous avons vu hier », a lâché la ministre du Travail.
Face à ces attaques en série, Annie Genevard, vice-présidente de « l’Assemblée nationale » a tenu à faire une mise au point ce matin sur " Franceinfo ". La députée " LR " du Doubs, rejette l’idée d’avoir voulu " piéger " le gouvernement.
Elle assure au contraire que " c’est un problème d’organisation du temps parlementaire ". C’est elle qui menait les débats au moment où les députés ont voté pour la suspension de la séance.
Bref, chacun joue son rôle. Mais entre l’image d’un amateurisme de la majorité et celle d’un " coup politique " à courte vue de la part de « l’opposition », il reste un point central : pour le " passe vaccinal ", ce n’est que partie remise…
Hakim MOKADEM
Marianne.fr